Les familles de bébés aux bras malformés à Guidel (Morbihan) ont salué mardi la volonté des autorités sanitaires "d'approfondir les recherches" sur ces cas de malformations, à l'issue d'une rencontre avec Santé Publique France.
"Il y a une volonté d'approfondir les recherches", a déclaré mardi soir à la presse Tiphaine Bernard, mère d'une fille atteinte d'agénésie -l'absence de formation ou de développement normal d'un organe ou d'un membre lors de la gestation- au bras gauche.
"Il y a eu un temps d'échange, on nous a redit que ça prendrait du temps", a-t-elle ajouté.
"Les choses ont été entendues, on a pu exprimer ce qu'on avait à dire à Santé Publique France (...) On a l'impression qu'il y a une volonté d'aller plus loin dans ce qui a été fait jusqu'à présent", a confirmé Isabelle Taymans-Grassin, médecin généraliste et mère d'une fille née sans main en 2012.
La semaine dernière, Mme Taymans-Grassin avait fustigé l'enquête "pas très poussée" de Santé Publique France, qui "ne nous a rien appris" et aurait pu être publiée "deux ans plus tôt".
"On a perdu beaucoup de temps", a-t-elle souligné, en indiquant avoir reçu des appels de parents d'enfants nés sans bras dans la région.
"Certains signalements méritent d'être approfondis. J'ai parlé d'un cas à Santé Publique France", a-t-elle dit.
"On n'a rien appris de spécial. On n'en sait pas plus sur les causes" de ces malformations, a estimé pour sa part Samuel Bernard, mari de Tiphaine Bernard, regrettant de n'avoir pas eu "plus de détails sur les suites de l'enquête".
"Rien ne vous sera caché", a assuré un peu plus tard François Bourdillon, directeur général de l'agence Santé publique France, au cours d'une réunion publique à Guidel. "Toutes les hypothèses sont ouvertes, il ne faut se focaliser sur aucune", a-t-il affirmé.
Au total, quatre cas ont été répertoriés dans cette commune de 11.807 habitants entre 2011 et 2013. Aucun nouveau cas n'a été signalé à Guidel depuis 2013, a assuré M. Bourdillon.
"La Bretagne se situe dans la moyenne nationale", a-t-il ajouté.
L'incidence de ces malformations est estimée en France à 1,7 cas pour 10.000 naissances, soit environ 150 cas par an.