Trois bébés sont nés avec des bras malformés dans la même partie des Bouches-du-Rhône en 2016 et des vérifications vont avoir lieu pour savoir si ces cas sont comparables à ceux sur lesquels enquêtent les autorités sanitaires, a-t-on appris lundi de sources concordantes.
Ces naissances ont eu lieu en juin, août en novembre 2016 à Salon-de-Provence, Septèmes-les-Vallons et Gignac-la-Nerthe, a indiqué à l'AFP Emmanuelle Amar, responsable du registre de malformations congénitales Remera, confirmant une information du Parisien/Aujourd'hui en France.
Les familles "nous ont informés de ces cas", a-t-elle ajouté.
Annie Lévy-Mozziconacci, médecin généticienne et élue PS à Marseille, a indiqué à l'AFP que les familles s'étaient manifestées auprès d'elle et de Mme Amar lors d'une rencontre qu'elle avait organisée sur le thème des bébés aux bras malformés à Marseille, fin 2018.
"Comme pour tout signalement, une investigation va démarrer. La première étape est la vérification, pour savoir si on est en présence de cas groupés", a expliqué à l'AFP Anne Galley, une des responsables de l'agence sanitaire Santé publique France.
En épidémiologie, des cas d'une même affection regroupés dans le temps et sur un lieu donné sont appelés des "clusters".
"Aujourd'hui, on ne peut pas affirmer qu'il s'agit d'un cluster" pour les trois cas des Bouches-du-Rhône, a ajouté Mme Galley, selon qui la vérification va être menée par la Cire PACA, délégation régionale de Santé publique France.
Appelée "agénésie transverse des membres supérieurs", l'absence de formation d'une main, d'un avant-bras ou d'un bras au cours du développement de l'embryon représente moins de 150 cas par an en France.
Vu la rareté de ces cas, le fait que certains soient groupés dans le temps et sur un lieu donné provoque des questions.
Les causes peuvent être génétiques, mécaniques (un problème vasculaire empêche le développement du membre) ou dues à des substances toxiques (alimentation, environnement voire médicaments).
La révélation par le Remera de certains cas groupés a poussé les autorités sanitaires à relancer une enquête nationale en octobre. Un rapport d'étape doit être publié fin février au plus tard.
Trois clusters sont identifiés: dans l'Ain (7 naissances entre 2009 et 2014), la Loire-Atlantique (3 entre 2007 et 2008) et le Morbihan (4 entre 2011 et 2013).
En outre, 11 cas suspects supplémentaires dans l'Ain (2000-2014) font l'objet d'une investigation.
Cette affaire, qui a créé l'inquiétude dans les régions concernés, se double d'une polémique entre Mme Amar et les autorités sanitaires, sur fond de problèmes de financement du Remera.