Bayrou exhorte Macron à "faire entendre" des "orientations justes"

Le président du MoDem François Bayrou a exhorté jeudi Emmanuel Macron à "faire entendre" des "orientations justes", un objectif que le chef de l'Etat "a en lui" mais qui ne transparaît pas assez dans l'action gouvernementale selon lui.

"Est-ce que les orientations qui sont prises sont justes, est-ce qu'elles concernent tout le monde ou seulement une partie du pays ?" s'est interrogé l'ancien garde des Sceaux dans l'émission "Questions d'info" LCP-Le Point-AFP.

"De ce point de vue-là (...) j'ai appris à connaître Emmanuel Macron, il a ça en lui, mais on n'a pas l'impression que l'application des décisions, telle qu'elle se fait dans la machine gouvernementale, va toujours dans ce sens-là", a lâché le patron du MoDem, principal partenaire de La République en marche au sein de la majorité.

"L'action gouvernementale ce n'est pas une action de gestion c'est une action politique", a souligné le maire de Pau, appelant à "la prise en compte de ceux" qui ne sont "pas du côté favorisé".

Tout en saluant les mesures sur "l'allocation adulte handicapé" et "l'augmentation d'un certain nombre de minima sociaux", il a déploré que cet accent sur le social, "on ne l'a(it) pas entendu". "C'est le président de la République qui a comme mission, comme vocation, de le faire entendre", a-t-il insisté.

M. Bayrou a par ailleurs regretté les atermoiements sur le glyphosate : "il était tout à fait envisageable et même souhaitable d'inscrire dans la loi comme objectif une date" de sortie de ce pesticide afin de "fixer un objectif plus contraignant et donc plus entraînant".

Il a également mis en garde contre l'abandon, évoqué mardi par le secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement Christophe Castaner, de la "banque de la démocratie", un projet qui lui est cher.

"C'était le programme d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle. C'était la délibération du Conseil des ministres quand j'ai porté la loi de moralisation. C'était le texte de la loi d'habilitation votée par les deux Assemblées", a énuméré M. Bayrou sur cette mesure par ailleurs incluse dans le pacte scellé pendant la présidentielle entre le candidat Macron et lui.

Cette "banque" devait être un établissement public permettant de s'affranchir des financements des banques privées pour les prêts aux partis et candidats.

"Il y a beaucoup de formations politiques qui rencontrent des difficultés. On avait l'occasion de régler tout ça (...) Le gouvernement annonce qu'il l'abandonne, je n'accepte pas cette décision et je me battrai pour que cette réflexion soit reprise", a-t-il prévenu.

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