La start-up française Verkor a franchi jeudi un pas décisif pour l'installation à Dunkerque (Nord) de sa méga-usine de batteries. Il s'agit d'un de quatre projets de ce type en France.
La fabrication des batteries pour voitures électriques est devenue un enjeu clef de souveraineté et les produire sur son sol est désormais érigé en priorité en Europe et en Amérique du Nord, alors que la Chine domine encore le secteur.
Au total, une cinquantaine de projets de ce type ont été annoncés à l'échelle européenne ces dernières années. L'Allemagne est en pointe avec 15 projets dans les cartons, suivie de la Hongrie (5 projets), selon un décompte fin mai de l'ONG européenne Transport et Environnement.
Tour d'horizon de ce que l'Élysée appelle la "vallée de la batterie".
Verkor
Fondée en 2020, Verkor a inauguré fin juin à Grenoble son usine pilote de batteries à haute puissance et compte ouvrir d'ici 2025 son usine à Dunkerque, avec 1.200 emplois directs à la clé et une production initiale de 16 gigawattheures (GWh) par an.
Certains travaux préliminaires ont déjà débuté et une cérémonie pour la pose de la première pierre devrait avoir lieu cet automne, selon l'Élysée.
Plusieurs investisseurs ont participé au tour de table record de 850 millions d'euros bouclé jeudi, parmi lesquels le gestionnaire d'actifs australien Macquarie Asset Management et le fonds français Meridiam. Renault est également actionnaire et s'est engagé à acheter les trois quarts de la production pour équiper ses futurs modèles Alpine, entre autres.
Automotive Cells Company (ACC)
La première méga-usine française a ouvert à Billy-Berclau dans le Pas-de-Calais: celle du groupe ACC, coentreprise de Stellantis, TotalEnergies et Mercedes-Benz.
Inaugurée en grande pompe fin mai, l'usine aura une capacité de production de 40 GWh en 2030 pour produire d'ici 2030, de quoi équiper 500.000 véhicules chaque année.
Les batteries, dont la commercialisation est prévue à la fin de l'année 2023, vont notamment équiper la nouvelle Peugeot E-3008 et lui permettre d'afficher une autonomie de 700 kilomètres.
Sur les sept milliards d'euros d'investissements nécessaires pour le projet ACC, le groupe a reçu plus d'1,2 milliard de fonds publics, dont 845 millions d'euros d'aides françaises.
ProLogium
Le producteur taïwanais ProLogium, spécialisé dans la batterie dite "solide", prévoit d'ouvrir en 2026 sa première usine à l'étranger, à Dunkerque.
Elle devrait produire à terme 48 gigawattheures par an, de quoi équiper 500.000 à 750.000 véhicules et a reçu une subvention publique de 1,5 milliard d'euros.
La construction devrait débuter au second semestre 2024.
Envision-AESC
Le groupe sino-japonais AESC-Envision veut ouvrir son usine près de à Douai (Nord), pour fournir notamment Renault à partir de début 2025.
L'entreprise a annoncé y investir jusqu'à 2 milliards d'euros sur dix ans, pour une production annuelle de 20 GWh.
AESC était à l'origine une branche de Nissan. Mais le constructeur automobile japonais s'en est séparé en 2018 et l'a revendue au groupe de Shanghai.