Bassin de Lacq: pas de surmortalité globale des riverains, selon Santé Publique

Les riverains du bassin industriel chimique et gazier de Lacq (Pyrénées-Atlantiques), qui sont l'objet d'études épidémiologiques depuis 2016, ne sont pas exposés à une surmortalité globale, a indiqué lundi Santé publique France dans un communiqué.

Les résultats de l'étude de mortalité menée par l'agence sanitaire, qui s'appuie sur deux méthodes d'analyse, "n'ont pas mis en évidence un excès de risque de décès pour l'ensemble des causes de décès, l'ensemble des décès par cancers, les décès par cancers respiratoires, les décès par cancers des tissus lymphoïdes et les décès par cancers digestifs au niveau des zones de résidence les plus proches", par rapport à la population aquitaine, détaille le communiqué.

Santé publique précise toutefois que "des interrogations persistent par rapport aux pathologies respiratoires et circulatoires" car "en considérant le risque de décès par cause spécifique, des excès (sont) observés essentiellement pour les pathologies non cancéreuses respiratoires et circulatoires", sans pour autant être "corrélés à la distance entre le lieu de résidence et le bassin industriel de Lacq".

Selon l'agence sanitaire, les prochaines études prévues localement, une "étude de morbidité" dont le protocole est en cours de finalisation et une "enquête participative de santé" qui doit être lancée cette semaine, pourront permettre une meilleure compréhension de ces derniers résultats, notamment en prenant en compte des données individuelles liées à certaines pathologies (facteurs héréditaires, comportementaux, professionnels, de mobilité, d'habitudes de vie...).

Santé publique France a entamé ses études sur le bassin de Lacq en 2016 à la suite de demandes d'habitants et d'élus locaux ainsi que d'un rapport de la Cour des Comptes.

Quelque 20.000 personnes, dont 8.000 ont un emploi direct sur place, vivent à proximité du bassin industriel de Lacq, qui a reposé jusqu'aux années 90 sur l'exploitation du gaz naturel mais s'est ensuite reconverti dans la chimie.

En juillet et septembre 2018, l'usine du groupe pharmaceutique Sanofi à Mourenx avait dû arrêter sa production après des rejets non conformes de valproate de sodium.

Ce produit sert de base à l'anti-épileptique Dépakine qui a été au coeur d'un scandale sanitaire à cause des malformations congénitales et de troubles neuro-développementaux provoqués chez des milliers d'enfants de femmes ayant pris ce traitement pendant leur grossesse depuis la fin des années 1960.

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