"Barbares", "écoterrorisme": Glucksmann appelle la droite à "descendre d'un cran"

L'eurodéputé Raphaël Glucksmann a demandé dimanche à la droite et l'extrême droite de "descendre d'un cran" dans leurs réactions aux incidents qui ont émaillé samedi la mobilisation dans le Tarn contre la reprise des travaux de l'A69.

"En démocratie, la noblesse de votre cause ne vous autorise pas à tout", a estimé le leader de Place publique sur BFMTV, condamnant "totalement les lancers de boules de pétanque ou de cocktails Molotov sur la police".

Mais, "quand j'entends le ministre de l'Intérieur (Bruno Retailleau, NDLR) dire +des barbares sans limites+, quand j'entends parler d'+écoterrorisme+ chez Madame Le Pen, je dis juste +il va falloir qu'on descende d'un cran+", a-t-il ajouté. "Si vous dites +barbares sans limite+ pour ce qui se passe là, alors vous qualifiez comment Daesh?".

Samedi, le rassemblement contre la reprise des travaux, interdit par arrêté préfectoral pour "risques de troubles à l'ordre public", s'était mué en manifestation aux abords directs du chantier, avec à la clé une confrontation avec les forces de l'ordre en fin d'après-midi. Dimanche, la journée s'est déroulée dans le calme.

Même s'il y a une "vraie colère" contre "cette impuissance organisée face à la question climatique", "nous vivons en démocratie et si votre cause est si juste et si forte, il faut la faire gagner à travers les élections, pour pouvoir élire des représentantes et des représentants qui engagent réellement la transformation écologique", a-t-il insisté.

L'eurodéputé a défendu un "moratoire sur les grands projets autoroutiers" au profit d'un "grand projet du rail" pour "relancer le fret", "le train du quotidien" mais aussi "les lignes à grande vitesse".

Plus tôt dans la journée, la cheffe de file des députées LFI Mathilde Panot avait elle aussi, à force de questions, affirmé sur BFMTV n'être "pas d'accord avec le fait qu'on vienne avec des boules de pétanque" en manifestation, tout en disant soutenir "pleinement et entièrement ceux qui ont manifesté (...) à leur immense majorité, pacifiquement, et qui tentent par tous les moyens d'empêcher une autoroute qui n'a aucun sens".

Mme Panot a dénoncé une politique du "fait accompli", alors que l'autoroute a été jugée illégale en première instance, et que le jugement en appel n'a pas encore été rendu.

Elle a enfin critiqué la gestion du maintien de l'ordre par les autorités. "Ils n'autorisent pas la manifestation. Ils ne mettent pas en place ce qu'il faut pour que, ensuite, la manifestation puisse bien se dérouler", a-t-elle estimé.