Barbara Pompili déplore le sexisme lors d'un débat à l'Assemblée

"Le" ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a dénoncé vendredi des attitudes sexistes lors d'un débat la veille à l'Assemblée nationale, où elle s'est accrochée avec "la" député LR Julien Aubert et d'autres élus de droite.

"Il y a encore du travail" pour faire progresser l'égalité femme/homme, a-t-elle déclaré sur Europe 1: "je l'ai vu encore hier à l'Assemblée nationale, certains hommes, parce qu'ils n'étaient pas d'accord, essayaient de ne pas me laisser parler".

Lors d'un débat agité sur les éoliennes, M. Aubert, rapporteur d'une proposition de loi, s'est référé à Mme Pompili comme "Madame le ministre". Cette dernière l'a en retour appelé du tac au tac "Monsieur la rapporteure".

"Je demande de manière très claire à être appelée Madame la ministre, et si Monsieur le député ne respecte pas cela, il sera appelé Monsieur la rapporteure", a-t-elle lancé.

La présidente de séance Annie Genevard (LR) a volé au secours de son collègue député, en faisant valoir que la formule "Madame le ministre" était "conforme à l'usage validé par l'Académie française", contrairement à "Monsieur la rapporteure", qui constitue selon elle une "provocation".

Retour de balle: la députée Caroline Fiat (LFI) a rappelé que l'Assemblée avait opté en 1998 pour une "féminisation des rôles des femmes -madame la ministre, la présidente, la députée-" et a déploré le "comportement" de M. Aubert. Et Mathilde Panot (LFI), elle aussi, de s'élever contre le "sexisme irresponsable" de certains élus.

M. Aubert a pour habitude de ne pas féminiser les fonctions des uns et des autres. En 2014, il avait été sanctionné pour avoir persisté à appeler "Madame le président" une présidente de séance.

D'autres échanges corsés ont animé cette séance jeudi sur le développement des éoliennes, que de nombreux élus de droite veulent freiner.

Mme Genevard a ainsi vertement interpellé la ministre après une longue prise de parole: "vous êtes dotée d'un organe vocal, ma foi, supérieur à bien d'autres, ce n'est pas une raison pour en user et en abuser".

Fréquemment prise à partie sur les bancs de droite, Mme Pompili a répondu en ironisant: "je ne ferai aucune remarque sur les gens qui veulent se servir de leurs organes, et qui parfois ont des ambitions qui vont au-delà de leurs possibilités, ça peut arriver".

Et de conclure l'incident: "je vais essayer de rester sérieuse", parce qu'avec les éoliennes "on est sur un sujet sérieux".

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