Le ministre français des finances Bruno Le Maire a estimé mercredi que l'Américain Bruno Malpass était un "bon candidat" pour la présidence de la Banque mondiale, tout en rappelant l'attachement de la France au "soutien aux pays les plus pauvres et (à) la lutte contre le réchauffement climatique".
"Nous estimons que David Malpass est un bon candidat", a assuré le ministre lors d'une conférence de presse en présence de Steven Mnuchin, secrétaire du Trésor des Etats-Unis, ainsi que du candidat de 62 ans, un proche du président Donald Trump.
"Nous lui avons rappelé deux choses, a-t-il poursuivi. La première, c'est que nous appartenons à l'UE; il faut qu'il y ait un processus d'évaluation européen avec nos partenaires européens sur cette candidature. Et enfin j'ai rappelé l'importance que le président de la république et le gouvernement français attachent à deux sujets majeurs pour la Banque mondiale: le soutien aux pays les plus pauvres et la lutte contre le réchauffement climatique".
La Maison-Blanche a choisi début février ce responsable du Trésor américain chargé des affaires internationales comme candidat au poste de président de la Banque mondiale, un choix controversé car il s'agit d'une personnalité connue pour ses critiques acerbes des institutions internationales.
"Nous avons engagé d'excellentes conversations avec le ministre Bruno Le Maire et d'autres pays qui sont de grands actionnaires de la Banque mondiale, a répondu M. Malpass. Chacun de ces échanges aborde la question de l'environnement, de la lutte contre le réchauffement climatique. J'attends de la Banque mondiale qu'elle puisse conserver son fonctionnement actuel, ce qui implique tout ce qui est lié au réchauffement climatique".
Le nom de M. Malpass avait émergé dès l'annonce début janvier de la démission de Jim Yong Kim, qui a rejoint le secteur privé.
Le poste de président de la Banque mondiale est traditionnellement attribué à un Américain selon un partage des rôles tacite qui veut que la direction de l'autre institution de Washington, le Fonds monétaire international (FMI), revienne à un Européen.
Les prétendants à la présidence de la Banque mondiale, dont la vocation depuis 1944 est de réduire la pauvreté dans le monde en finançant des projets de développement, peuvent déposer leur candidature jusqu'au 14 mars avant une décision d'ici mi-avril.