Banderole sur la Tour Eiffel: 3 mois avec sursis requis contre des militants de Greenpeace

Trois mois de prison avec sursis ont été requis vendredi devant le tribunal correctionnel de Paris contre des militants de Greenpeace qui avaient déployé une banderole sur la Tour Eiffel en mai pour protester contre la présence de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle.

Le 5 mai, deux jours avant le second tour de l'élection présidentielle qui opposait la candidate du FN à Emmanuel Macron, douze militants de Greenpeace avaient déployé une banderole affichant la devise nationale "Liberté, Egalité, Fraternité" accompagnée de "#Resist" et du nom de l'ONG.

Ils avaient été interpellés "sans difficulté", selon la police. Lors de leur interrogatoire, ils avaient gardé le silence, préférant effectuer leurs déclarations lors de l'audience.

Vendredi, les neuf prévenus présents ont reconnu avoir découpé un filet de sécurité pour déployer leur banderole mais nié avoir dégradé un grillage. "Je suis très contente d'avoir participé à l'action", a déclaré l'une d'entre elle à la barre.

Certains de ses co-prévenus se sont dit prêts à réitérer au besoin leur action qui visait, selon un autre militant à "rappeler la devise nationale dans le contexte très délirant d'un entre-deux-tours avec le FN présent au second tour et face à une dérive possible".

"La moindre des choses quand on se revendique des valeurs républicaines, c'est de respecter les lois", a lancé l'avocate générale. Elle a requis trois mois de prison avec sursis pour les faits de dégradation, 500 euros d'amende pour l'intrusion et 200 euros d'amende pour les prévenus ayant refusé de se soumettre à un prélèvement d'ADN lors de leur garde à vue.

Une militante, déjà condamnée à 6 mois de sursis pour avoir entravé le passage d'un train transportant des déchets nucléaires, risque trois mois de prison ferme. Durant l'audience, elle a déclaré avoir été "parfaitement consciente à chaque moment des risques qu'(elle) prenai(t)".

Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, a estimé que les peines requises étaient "particulièrement sévères" pour des militants qui voulaient "rappeler l'importance de la Liberté, de l'Egalité et de la Fraternité".

Le jugement a été mis en délibéré au 16 février.

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