Baisse du budget sport: "on assiste à un enterrement", dénonce Phlippe Bana (handball)

Le président de la Fédération française de handball (FFH), Philippe Bana, a fustigé jeudi la décision du gouvernement de raboter drastiquement le budget du sport, évoquant un "enterrement".

"On est tous, acteurs du sport, dans une colère froide. On nous a annoncé un héritage, on assiste à un enterrement", a-t-il résumé.

Philippe Bana s'exprimait lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale au lendemain des voeux agités au Comité olympique (CNSOF) où une vingtaine de personnes ont quitté la salle au moment où la ministre des Sports Marie Barsacq prenait la parole. Marie-Amélie Le Fur, présidente du comité paralympique et de l'Agence nationale du sport (ANS), avait auparavant prononcé un discours musclé, évoquant un "contexte d'injustice criante pour le sport français" six mois après les JO.

Depuis le 16 janvier, et la tentative avortée du gouvernement de faire voter à la dernière minute un amendement visant à réduire de 34 millions d'euros un budget déjà famélique, le monde du sport est vent debout.

"On prend les Français pour des imbéciles. Cet argent sert à fabriquer, ensemble avec les collectivités, les acteurs publics et privés, des installations sportives pour les enfants", a ajouté Philippe Bana aux côtés de parlementaires, d'acteurs économiques du sport et de quelques dirigeants du sport français.

"Au hand, on a refusé 100.000 gamins cette année. Il y a donc une forme d'acharnement (...) et il est hors de question de lâcher ça", a-t-il dit.

Le président de la République Emmanuel Macron s'est joint aux critiques, donnant "raison" mercredi aux athlètes qui ont signé une tribune demandant à l'Etat de "tenir" ses "engagements" après les JO.

"Objectivement, on marche sur la tête", a estimé pour sa part le président de la Fédération française de rugby (FFR) Florian Grill jeudi à l'Assemblée. "Les clubs fédérés jouent un rôle de lien social qui est absolument essentiel. Qui peut dire que les valeurs qu'on apprend au sport, le respect, la solidarité, la loyauté, l'esprit d'équipe, ne sont pas indispensables? On prend des décisions au lendemain de la Coupe du monde de rugby et des Jeux olympiques qui me semblent totalement anachroniques, totalement infondées, totalement injustes", a-t-il dénoncé.

"Le sport est le sacrifié du budget de l'État de l'année 2025 et cela, nous ne l'acceptons pas", a fustigé le sénateur de la Creuse Jean-Jacques Lozach (PS). "Face à ce budget scélérat, il était vital que réagissent collectivement le mouvement sportif, les collectivités territoriales, le membre de l'entreprise, les parlementaires", a-t-il relevé.

La question du budget des sports est désormais du ressort de la commission mixte paritaire Sénat/Assemblée qui se réunira le 30 janvier.