Plusieurs militants ayant organisé en décembre une manifestation contre l'autoroute Toulouse-Castres, émaillée d'incidents, ont été placés en garde à vue jeudi dans le Tarn, selon des sources concordantes.
Ces interrogatoires interviennent alors que le collectif écologiste Les Soulèvements de la Terre, que le gouvernement a cherché à dissoudre en vain l'an dernier, a annoncé un nouveau week-end de mobilisation contre l'A69 du 7 au 9 juin.
Convoquées à la gendarmerie de Castres vendredi, 11 personnes ont été mises en garde à vue "dans plusieurs gendarmeries du Tarn", selon le collectif d'opposants à l'A69 La voie est libre.
Le parquet de Castres a confirmé ces gardes à vue, sans préciser leur nombre.
Ces opposants à l'A69, dont des membres d'Attac, ont notamment été convoqués pour "complicité de destruction de bien d'autrui" ou "complicité de violence" sur gendarme.
"Ce qui m'est reproché est totalement fallacieux", a déclaré, peu avant d'entrer dans la gendarmerie de Castres, le militant écologiste et défenseur des arbres Thomas Brail.
"Il y a une volonté de dissuader les personnes de nous retrouver dans une semaine à la manifestation. C'est pour ça qu'ils ont ciblé les représentants d'associations", a-t-il ajouté.
"L'infraction est vraiment tirée par les cheveux et particulièrement inquiétante (...) N'importe quelle personne qui voudrait participer à une manifestation serait complice des faits de violence et dégradations qui seraient commis", a estimé de son côté Claire Dujardin, l'une des avocates des gardés à vue.
Le 9 décembre, après une manifestation contre les centrales d'"enrobé bitumineux à chaud" qui vont produire les quelque 500.000 tonnes de revêtement de l'A69, la préfecture avait déploré que les manifestants n'aient "pas respecté le parcours prévu" et s'en soient "pris aux forces de l'ordre", avec des jets de pierres" et des "tirs de fumigènes".