Thomas Brail, militant écologiste mobilisé contre l'autoroute Toulouse-Castres, en grève de la faim depuis début septembre et qui a entamé lundi une grève de la soif, a été hospitalisé mardi matin à Paris, a appris l'AFP auprès d'un de ses proches.
"Il était déjà affaibli par sa grève de la faim (depuis le 1er septembre, ndlr), et pendant la nuit, il a perdu connaissance, un médecin l'a examiné et le Samu l'a transféré à l'hôpital Cochin", a déclaré à l'AFP Vincent Allirol, également engagé contre le chantier de l'A69, qui doit être mise en service en 2025 dans le Tarn.
"Il refuse toujours de s'hydrater et d'être hydraté à l'hôpital et il continue de réclamer la suspension des travaux", a-t-il ajouté. Il devrait rester hospitalisé quelques jours.
Thomas Brail et deux autres militants avaient annoncé qu'ils débutaient "une grève de la soif" lors d'une conférence de presse tenue lundi en début d'après-midi près du ministère de la Transition écologique à Paris.
Par ailleurs, les services de l'Etat ont annoncé que "le préfet d'Occitanie et le nouveau préfet du Tarn réuniront vendredi les maires et les élus du territoire".
"Les associations concernées par le projet seront également reçu le même jour", précise le communiqué.
D'ici là, souligne la préfecture d'Occitanie, "les opérations de défrichement importantes n'auront pas lieu".
Pour le ministère des Transports, "cette pause doit permettre un apaisement avant la réunion de vendredi".
Depuis des mois, les opposants réclament une suspension du chantier, qui a débuté avant l'été. Plusieurs mouvements écologistes ont appelé à un week-end de mobilisation les 21 et 22 octobre, sur le tracé de l'autoroute décriée. Un appel relayé par les Soulèvements de la terre.
Localement, assure le président PS du conseil départemental du Tarn Christophe Ramond, la majorité de la population est favorable à l'A-69. La mise en service de l'autoroute prévue pour fin 2025 est donc "une absolue nécessité pour le Tarn" et facteur de "désenclavement" du bassin de population de Castres-Mazamet, estime-t-il.
Dans le Tarn, insiste M. Ramond, les familles ont besoin d'une voiture ou deux au quotidien. "Non pas par passion de la bagnole, mais parce que dans nos territoires ruraux et montagneux, sevrés de transports en commun, avoir un véhicule est indispensable pour se déplacer".
Le camp des opposants a reçu la semaine dernière le soutien d'un collectif de 1.500 scientifiques, qui ont récemment publié une tribune dans l'Obs, signée par des experts du GIEC.
"Respecter l'Accord de Paris nécessite ainsi de renoncer à la prédominance de la voiture individuelle (...). L'A69 est un de ces projets auxquels il faut renoncer. Ni l'intensité du trafic, ni les gains de temps envisagés sur le trajet Toulouse-Castres ne justifient la construction d'une autoroute", écrivent-ils.