Le ministre délégué à l'Industrie, Sébastien Martin, a qualifié mardi d'"adaptation pragmatique" les annonces attendues dans l'après-midi de la Commission européenne, qui devrait assouplir l'interdiction de la vente de voitures neuves à essence ou diesel à partir de 2035.
"On voit que 100% (de voitures neuves tout électriques à la vente à partir de 2035: NDLR) sera sans doute difficile à atteindre, au rythme auquel va le marché. Il y des chiffres qui circulent plutôt autour de 90%", qui devraient être annoncés par Bruxelles, a déclaré le ministre sur France Inter.
"On ne peut pas dire qu'en passant de 100% à 90%, c'est la fin de l'électrique. Au contraire, je pense que c'est une adaptation peut-être pragmatique à la possibilité d'avoir un marché électrique extrêmement important", a-t-il ajouté.
"Je sais aussi que dans les déclarations qui vont être faites tout à l'heure, il y aura le principe de la préférence européenne du contenu local", une demande portée par la France.
Il a assuré que l'Allemagne (la plus en pointe pour lever l'interdiction de 2035) n'était pas la grande triomphatrice des négociations ardues de ces dernières semaines. "Si l'Allemagne avait eu gain de cause, on ne serait pas passé de 100 à 90%, parce que j'ai entendu certains discours qui voulaient aller beaucoup plus loin que cela".
L'interdiction de voitures neuves thermiques ou hybrides prévue pour 2035 était une mesure emblématique du grand "Pacte vert européen", adoptée en 2023 au nom de l'engagement européen d'atteindre la neutralité carbone en 2050.
Mais l'UE, face à la concurrence de la Chine et aux tensions commerciales avec les Etats-Unis, a déjà repoussé ou élagué ces derniers mois plusieurs mesures environnementales, dans un virage pro-business assumé.