Augustin Augier, ancien cadre du parti écologiste EELV mais aussi fils de feu Marielle de Sarnez, dirigeante centriste très proche de François Bayrou, a été nommé jeudi en Conseil des ministres au poste stratégique de secrétaire général de la Planificaton écologique.
"Le Premier ministre, chargé de la planification écologique et énergétique, se réjouit de cette nomination qui va permettre de poursuivre les travaux essentiels de planification écologique dont le SGPE a la responsabilité", a déclaré Matignon dans un communiqué.
Augustin Augier, 45 ans, succèdera à ce poste à Antoine Pellion, qui avait quitté en février ces fonctions de préparation des stratégies de la France en matière de lutte contre le changement climatique.
L'ancien écologiste a "du caractère" et "des idées" et va "redonner une impulsion politique" au SGPE, critiqué pour sa technocratie, a commenté un proche du Premier ministre.
De 2022 à janvier dernier, Augustin Augier avait été délégué général d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), devenu aujourd'hui Les Écologistes, et a travaillé très étroitement avec la cheffe du parti Marine Tondelier. Il a quitté le parti après un désaccord professionnel et politique.
Il avait pourtant auparavant participé à la campagne de François Bayrou à l'élection présidentielle de 2007.
Sa mère, Marielle de Sarnez, ancienne ministre et députée européenne, avait contribué au lancement du MoDem, le parti de François Bayrou, dont elle avait accompagné le parcours politique jusqu'à son décès en 2021.
"Après la critique publique d'Emmanuel Macron sur les reculs du gouvernement sur la transition écologique, François Bayrou gagne son bras de fer sur la direction du SGPE", observe Anne Brigault, directrice des programmes du Réseau action climat (RAC).
La candidature d'Augustin Augier suscitait en effet la réticence du chef de l'Etat, selon la presse. Nathalie Lhayani, cadre dirigeante à la Caisse des dépôts, était également sur les rangs pour obtenir le poste.
Il est "d'autant plus essentiel d'avoir une clarification rapide sur l'importance donnée à la planification écologique", commente Anne Brigault auprès de l'AFP.
"Le suivi de la mise en oeuvre de la planification écologique, y compris dans les territoires, la cohérence des politiques publiques, en particulier les financements, avec les objectifs fixés, les orientations sur l'accompagnement des acteurs les plus vulnérables et sur les transitions des emplois et compétences... autant d'enjeux sur lesquels le SGPE doit avoir un rôle clé", poursuit-elle.
Emmanuel Macron s'est dit récemment mécontent, reprochant au gouvernement et au Parlement de "céder aux facilités du moment" et exhortant à "maintenir" le cap sur l'écologie. En cause, la suspension des aides à la rénovation énergétique MaPrimeRénov', la fin des zones à faibles émissions (ZFE) qui restreignent la circulation des véhicules très polluants, ou encore le retour envisagé à l'usage de pesticides dangereux.
Les émissions de gaz à effet de serre en France ont baissé de 1,8% en 2024, selon les chiffres de l'organisme Citepa, soit bien moins que la réduction de 5,8% de l'année précédente, déjà insuffisante pour que le pays tienne ses futurs objectifs de décarbonation.
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, s'est pour sa part félicitée jeudi que le SGPE "ait à nouveau un secrétaire général".
"Les défis sont grands, nul doute que sa force de conviction sera utile pour poursuivre la planification écologique et atteindre nos objectifs climatiques", a souligné son entourage dans un message transmis à l'AFP.