Aube: le centre de déchets radioactifs ouvert il y a 30 ans rempli au tiers de sa capacité

Le centre de stockage des déchets radioactifs situé à Soulaines-Dhuys, dans l'Aube, en fonction depuis 30 ans, était rempli à un peu plus du tiers de sa capacité (36,3%) fin 2021, a-t-on appris jeudi auprès de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra).

Le Centre de stockage de l'Aube (CSA), exploité depuis janvier 1992, peut accueillir près d'un million de mètres cubes de déchets radioactifs et sera encore exploité pendant une cinquantaine d'années avant d'être définitivement confiné et surveillé pendant trois siècles, a précisé Patrice Torres, directeur des opérations industrielles de l'Andra, lors d'une visite de presse des installations.

Les déchets radioactifs stockés dans ce centre sont ceux de faible et moyenne activité à vie courte: ils sont radioactifs pendant encore 300 ans et proviennent pour la plupart "de la maintenance et du fonctionnement d'installations nucléaires", indique l'Andra.

Des déchets radioactifs produits par la recherche et les hôpitaux sont aussi entreposés dans l'Aube, ajoute M. Torres.

Ces déchets, acheminés par camions, sont stockés en surface: ils sont compactés et confinés dans des fûts en métal ou des cubes ou cylindre en béton, appelés "colis" par l'Andra: à l'intérieur de ces "colis", les matières radioactives sont mélangées à du mortier ou du béton.

Ces "colis" sont ensuite entreposés dans de grands complexes cubiques en béton, scellés une fois remplis.

Quand le site aura atteint sa pleine capacité de stockage, ces structures seront recouvertes d'une couche argileuse qui fermera définitivement l'installation.

"Le concept est de confiner, ce n'est pas fait pour être récupéré", précise Patrice Torres.

La France compte trois centres de stockage en surface, deux dans l'Aube et un dans la Manche, qui permettent de stocker 90% des déchets radioactifs produits sur le territoire, indique aussi M. Torres.

Les déchets nucléaires les plus radioactifs, ceux à haute intensité et à vie longue, pourraient eux être entreposés d'ici 2035-2040 dans le sous-sol argileux de Bure, aux confins de la Meuse et de la Haute-Marne.

Ce projet controversé, nommé Cigéo, a été déclaré d'utilité publique en juillet dernier, mais ses opposants ont déposé en septembre un recours contre ce décret devant le Conseil d'Etat.