Au volant d'une dépanneuse, Yannick Jadot défend le "rétrofit"

Au volant d'une dépanneuse électrique, le candidat écologiste Yannick Jadot a expérimenté mercredi le "rétrofit", procédé qui consiste à extraire le moteur thermique d'une voiture pour en installer un autre électrique, "une solution extrêmement intéressante", qu'il entend développer s'il est élu président en 2022.

"Dans notre programme, il y aura un plan national +rétrofit+", a expliqué le candidat EELV dans le garage municipal de Montreuil, en Seine-Saint-Denis, qui expérimente, avec l'aide de la société grenobloise Phoenix Mobility, deux premiers véhicules "rétrofités", une dépanneuse et un fourgon utilitaire.

En compagnie de Karima Delli, présidente de la commission transport du parlement européen, l'eurodéputé a fait le tour du pâté de maisons au volant de la dépanneuse silencieuse.

Phoenix Mobility, créée il y a deux ans, s'est spécialisée dans le rétrofit des véhicules utilitaires des collectivités et artisans.

Un kit de conversion électrique est installé à la place du bloc moteur, et les batteries, à l'arrière ou sous le véhicule. "C'est moitié moins cher qu'un véhicule neuf", "on dope la durée de vie du véhicule", pour une autonomie de 150 à 200 km, et on crée de l'emploi local", ont expliqué deux des cofondateurs de la société, Antoine Desfret et Wadie Maaninou.

"On voit qu'il y a un potentiel de filière industrielle énorme", a déclaré Yannick Jadot, en présence du maire (PCF) de Montreuil Patrick Bessac, qui défend "un parc de véhicules moins polluants", car "la Seine-Saint-Denis est un des départements les plus pollués de France".

"A travers la commande publique, on fera en sorte d'avoir un leadership français sur le +rétrofit+, et ce sera une bonne nouvelle pour nos territoires, pour la santé et pour le climat", a expliqué Yannick Jadot.

"On peut parfaitement imaginer que sur les flottes des collectivités soumises aux marchés publics, une partie de ce marché public soit réservé au +rétrofit+", a-t-il ajouté.

Interrogé sur sa campagne, qui semble un peu en creux, Yannick Jadot a estimé qu'"une campagne présidentielle aujourd'hui, ça ne doit pas être des bruits, des cris, de la fureur, des polémiques matin, midi et soir".

"Ça doit être des réponses sérieuses aux préoccupations des Français. Les familles sont très inquiètes de la pollution de l'air, les médecins disent que nos enfants parfois ne devraient plus jouer dans les cours de récréation, on a besoin d'emplois sur nos territoires, on a besoin d'industries, et ce type d'initiatives sur le "rétrofit" y répond", a-t-il argumenté.