Assurance vie : l'association CLCV met en garde contre la disparition de certaines garanties

L'association de défense des consommateurs CLCV a accusé mardi certains assureurs de remettre en cause le principe de l'assurance vie en fonds "euros" en ne garantissant plus, de fait, aux épargnants de ne pas perdre d'argent.

"Les épargnants ont été trompés" par les acteurs du marché "sur les points majeurs du fonds en euros", dont certains contrats ont "perdu leur garantie intégrale en capital", accuse l'association, s'appuyant sur une étude réalisée auprès de plusieurs dizaines d'acteurs de l'assurance.

Traditionnellement, les fonds "euros" fonctionnaient de la manière suivante: "si un épargnant a investi 100 euros, après paiement des frais sur versement, il doit être assuré de récupérer 100, quoi qu'il arrive et quels que soient les autres frais", rappelle CLCV.

L'association vise les frais de gestion demandés par les assureurs: selon CLCV, la moitié des nouveaux contrats permet aux compagnies de prélever ces frais même si cela conduit l'épargnant à se retrouver in fine avec un montant inférieur à sa mise initiale.

"Ainsi, la garantie du capital baisse avec le temps avec une garantie de l'ordre de 92% seulement au bout de huit ans", dénonce CLCV, notant que les anciens contrats, fermés à la souscription, n'amputent eux presque jamais le capital initialement investi.

Face à cette situation, l'association demande "la mention expresse de l'absence de garantie sur le fonds en euros dans les documents commerciaux, publicitaires et contractuels dès lors que l'assuré n'est pas sûr de récupérer 100 à tout moment s'il a investi 100 après frais sur versements".

Contactée par l'AFP, la Fédération française de l'assurance n'était pas immédiatement disponible pour commenter les conclusions de cette étude.

De manière plus générale, la CLCV invite les épargnants à "profiter des possibilités de transfert, au sein d'une même compagnie, afin de ne plus être pénalisés par des contrats anciens, souvent maltraités".

L'année 2018 a "constitué un tournant pour les détenteurs de fonds en euros en assurance vie. Pour la première fois dans l'ère de l'assurance vie moderne, ce placement n'a pas permis de gain de pouvoir d'achat, car l'inflation moyenne s'est élevée à 1,8%" pour une performance moyenne de 1,83%, détaille l'étude.

Ce qui veut dire qu'"après prise en compte des prélèvements sociaux, prélevés tous les ans sur le rendement servi, il a fait perdre" du pouvoir d'achat, est-il ajouté.

Dans ce contexte, "il est temps pour les professionnels de piocher dans les réserves constituées au fil des ans afin de faire face à un environnement négatif", réclame l'association, tout en déplorant une "opacité totale" en ce qui concerne la gestion de la participation aux bénéfices servie aux épargnants.

Selon la réglementation, elles doivent être retournées aux assurés dans un délai de huit ans, "malheureusement, il n'existe aucune garantie en la matière. Et rien n'interdit à une compagnie de promouvoir un contrat, à un taux bonifié, avec les réserves faites sur d'autres clients... Voire de les utiliser pour s'assurer de percevoir les frais de gestion de la compagnie quand on a garanti le capital au client avant frais de gestion", relève l'étude.

La CLCV regrette par ailleurs une remontée des frais de gestion, demandant à ce que, "à l'heure où les rendements sont amenés à rester bas", la profession abaisse ses coûts et réduise l'ensemble des frais perçus sur les clients.

Cette étude s'appuie sur 955 questionnaires, un par contrat d'assurance nouveau ou ancien, transmis à 113 contacts, assureurs ou distributeurs, explique CLCV, précisant que 65 organismes ne se sont pas manifestés ou n'ont pas souhaité répondre.

Poster un commentaire
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.
Déjà membre ? Je me connecte.
Je ne suis pas encore membre, Je crée mon compte.