La fédération professionnelle des assureurs a vivement rejeté vendredi les conclusions d'un rapport du Haut-commissariat à la Stratégie et au Plan (HCSP) sur le système d'assurance des logements des Français face à l'évolution des risques climatiques, publié la veille.
"La profession s'oppose fermement aux différents scénarios, très théoriques, d'intervention publique massive, qui conduiraient à une +catastrophe assurantielle+ dont les Français seraient les premières victimes", écrit France Assureurs dans un communiqué.
Le rapport, présenté jeudi, propose trois scénarios pour faire évoluer l'assurance multirisques habitation (MRH) et répondre aux disparités territoriales (dont une faible couverture dans les territoires ultramarins, par exemple) et aux inégalités de prise en charge.
"Dans le premier scénario, l'État va jouer un rôle de régulateur du marché de l'assurance. Dans le second, il est garant de l'ensemble des risques climatiques et dans le troisième, qui prévoit la socialisation des risques climatiques, il est assureur", expliquait jeudi Alice Robinet, seconde autrice du rapport, lors d'un point presse.
Cette dernière proposition correspond à une "Sécurité sociale climatique", avec une "branche sécheresse" et une "branche météo", comme la Sécurité sociale comporte déjà une branche retraite et une branche famille.
Par rapport à la situation actuelle, le surcoût du premier scénario s'élèverait à deux milliards d'euros et celui des deux autres, à cinq milliards d'euros chacun.
"Les propositions de couverture publique élargie, d'encadrement strict des tarifs, ou encore d'un contrat MRH dit +responsable+, sont irréalistes", tacle la fédération professionnelle, en plus d'être "dangereuses pour les finances publiques".
Le lobby réaffirme son attachement au "modèle actuel qui a fait ses preuves" et rejette ce quelle qualifie d'"expérimentations risquées".
Pour le régime "catastrophes naturelles", le coût cumulé des sinistres a oscillé entre 1,8 et 2,3 milliards d'euros par an en moyenne entre 2019 et 2023, et pourrait atteindre jusqu'à 4 milliards d'euros par an en 2050.
Dans ce dispositif, qui couvre les inondations, sécheresses et ouragans, l'État prend en charge la moitié des dommages, alors que ceux liés aux tempêtes, à la grêle et à la neige sont couverts par les assureurs.