Assemblée: polluants éternels, travail de nuit et taxation des ultra-riches dans la "niche" écologiste

Préserver l'eau potable, interdire les polluants éternels, s'attaquer au travail de nuit des agents d'entretien: les députés écologistes veulent protéger la nature aussi bien que les travailleurs à travers sept propositions de loi qu'ils soumettront au vote le 20 février lors de leur "niche" parlementaire, ont-ils annoncé mercredi.

Le "fil rouge" de ces propositions est de "protéger notre avenir", a expliqué lors d'une conférence de presse la cheffe du groupe écologiste et social, Cyrielle Chatelain.

L'un des textes présentés le 20 février signera le retour au Parlement du débat sur les PFAS, ces "polluants éternels" massivement présents dans la vie courante. Le texte visant à restreindre leur fabrication et leur vente, adopté en première lecture au printemps 2024 par les députés, a été ensuite légèrement modifié par les sénateurs. L'objectif est donc désormais de l'adopter sans modification, pour permettre son entrée en vigueur au plus vite, a souligné le rapporteur, Nicolas Thierry.

Au chapitre environnemental, une autre proposition de loi entend s'attaquer au "scandale sanitaire et écologique" de la pollution de l'eau du robinet, via des mesures de protection des captages et un renforcement des contrôles.

Une autre entend "soutenir et amplifier" des expériences locales de "sécurité sociale de l'alimentation", un système qui permet aux participants, via une cotisation, d'obtenir un budget pour acheter des produits alimentaires locaux et durables.

Les élus écologistes proposent par ailleurs d'interdire le travail de nuit dans le secteur de l'entretien et du nettoyage, "tous ces métiers à qui on demande de venir très tôt le matin ou très tard le soir, pour ne pas les croiser, alors que ce sont nos collègues", comme l'a résumé Mme Chatelain.

Un autre texte propose de "sortir les demandeurs d'asile de la précarité et de l'oisiveté qui leur est imposée, en les autorisant à travailler dès leur arrivée en France, sans avoir à attendre six mois".

Le député Benjamin Lucas proposera de s'attaquer aux licenciements boursiers, en contraignant davantage les propriétaires des entreprises à chercher un repreneur, ou en renforçant les prérogatives des comités sociaux et économiques (CSE).

Enfin le groupe écologiste proposera d'instaurer un impôt plancher de 2% sur le patrimoine des riches contribuables, possédant plus de 100 millions d'euros. Cette taxe, qui pourrait rapporter 15 à 25 milliards d'euros par an à l'Etat, vise "ces ultra-riches qui amassent des fortunes pendant que d'autres se serrent la ceinture", a commenté la cheffe du groupe.