Assemblée: la bataille du budget commence en commission, premières embûches pour les macronistes

La bataille budgétaire a commencé mardi à l'Assemblée avec l'examen du projet de budget de l'Etat en commission, avec de premiers revers pour les macronistes et des débats qui s'annoncent âpres sur le logement, le pouvoir d'achat ou la transition écologique.

L'examen a mal commencé pour le camp présidentiel, en situation de majorité relative à l'Assemblée, avec le rejet de l'article liminaire qui inscrit dans la loi notamment la prévision de déficit public.

"Je suis assez surpris que votent ensemble des gens qui ont des avis divergents sur les trajectoires", a ironisé le rapporteur général Jean-René Cazeneuve (Renaissance) à l'adresse des oppositions.

Contre l'avis du rapporteur, les députés ont également adopté un amendement du MoDem, allié du camp présidentiel, pour retravailler l'indexation sur l'inflation du barème de l'impôt sur les revenus, avec un calcul selon eux plus favorable aux classes moyennes et pénalisant pour les très hauts revenus.

Les discussions en commission des Finances doivent s'achever vendredi, mais il est peu probable que les députés aillent au bout. C'est de toute façon le texte initial qui sera étudié à partir de mardi prochain dans l'hémicycle.

Près de "2.400 amendements" - plus du double qu'en 2023 - sont au programme pour l'examen de cette première partie du projet de loi de finances (PLF), qui a trait aux recettes de l'Etat.

"La tendance à l'inflation du nombre d'amendements est réelle", a souligné le président de la commission Eric Coquerel (LFI), qui a proposé aux députés de réduire leur temps de parole pour essayer de tenir les délais, sauf sur "les grands débats qui s'imposent".

Le passage en commission reste l'occasion pour tous les groupes de se positionner sur ce texte éminemment politique, traditionnellement repoussé par toutes les oppositions.

Le groupe Renaissance a défendu mardi en conférence de presse un "budget protecteur" et "responsable", entre la lutte contre l'inflation et un besoin de redresser les finances publiques, selon son président Sylvain Maillard. Mais la droite fustige un manque d'économies et la gauche des investissements insuffisants sur certains volets: "Il faudrait beaucoup plus sur la transition écologique et le logement", a déjà critiqué Eric Coquerel.

"Quand on est accusé à la fois de laxisme et d'austérité, c'est que quelque part on doit être au bon niveau", a rétorqué le député Renaissance Mathieu Lefèvre.

Le logement sera l'un des gros sujets de ce budget, assure une source parlementaire qui suit les travaux de près. Tous les groupes, y compris dans le camp présidentiel, ont souligné ces dernières semaines l'urgence de répondre à cette crise, mais les propositions divergent jusque dans la majorité.

Les débats devraient également largement porter sur le prix de l'énergie, l'inflation et la transition écologique.