Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a prévenu jeudi qu'il n'était "pas question" que l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord), propriété de l'allemand Saarstahl, voit son activité délocalisée "définitivement" en Allemagne.
"Je me suis battu avec beaucoup d'énergie, avec les syndicats, avec les ouvriers, pour sauver cette usine" et "il n'est pas question de délocaliser définitivement l'activité en Allemagne", a assuré M. Le Maire sur RMC.
Des représentants des syndicats CGT et CFDT ont averti mercredi que l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord) projetait de délocaliser temporairement 40% de sa production sur des sites allemands, à cause du prix de l'énergie.
Sans confirmer, la direction de Saarstahl, propriétaire d'Ascoval depuis quatre mois, a fait état de l'explosion des prix de l'énergie, et admis qu'elle étudiait des "options temporaires" pour "limiter les effets négatifs" de ces hausses.
"Nous serons extrêmement vigilants à ce qu'Ascoval soit le moins impacté possible par la conjoncture", a réagi mercredi soir le ministère de l'Economie, précisant que des discussions étaient en cours avec l'entreprise.
"Nous travaillons à des solutions", a confirmé jeudi Bruno Le Maire, assurant qu'"Ascoval restera française" et qu'"il n'est pas question de la laisser tomber".
"Ascoval est une magnifique usine, qui est le symbole de ce que peut être une aciérie décarbonée en Europe, donc il n'est pas question de la laisser tomber", a-t-il insisté.
Un peu plus tôt, la ministre chargée de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, avait jugé "absurdes" les menaces de délocalisation vers des sites plus polluants, pour "une question ponctuelle de prix de l'électricité".
"Le contrat qui lie l'aciérie d'Ascoval avec EDF va changer au 1er janvier, c'est-à-dire qu'il va être sur un coût d'électricité qui est stabilisé et donc ça va permettre de travailler", a souligné Agnès Pannier-Runacher sur Franceinfo.
Elle a aussi fait valoir qu'Ascoval allait bénéficier d'aides publiques venant tout juste d'être votées dans le projet de loi de finances pour compenser la hausse de l'électricité aux entreprises très consommatrices, et "faire en sorte que le prix de la compensation carbone soit plus important cette année". "Plutôt que de rembourser la tonne de carbone (non émis, NDR) sur le prix 2020, on se base sur la réalité de la tonne carbone aujourd'hui", a-t-elle dit.
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