Arrivée à Cherbourg d'un bateau de combustibles nucléaires australiens

Un navire de combustibles nucléaires irradiés australiens est arrivé vendredi matin à Cherbourg (Manche) avant que le chargement ne rejoigne l'usine de retraitement Orano (ex-Areva) de la Hague, située à une vingtaine de km du port, selon le groupe nucléaire français.

Ce transport de deux tonnes de combustibles irradiés entre dans le cadre d'un contrat entre Orano et la société Ansto (Agence Australienne des Sciences et Technologies Nucléaires), selon Orano. Le BBC Austria, qui en assurait la partie maritime, était parti le 29 juillet de Sydney.

"Deux tonnes de déchets radioactifs vont rejoindre les dizaines de milliers de tonnes déjà à l'usine #ORANO de #LaHague", a tweeté vendredi matin Yannick Rousselet le chargé des questions nucléaires de Greenpeace France. "STOP ! La poubelle est pleine !", a-t-il ajouté.

Pour Orano, il ne s'agit pas de "déchets" puisque ces matières vont être "retraitées" et que 96% pourront, selon l'entreprise, être réutilisées.

Greenpeace avait assigné jeudi Orano devant le juge des référés de Cherbourg en raison de ses doutes sur la "légalité" du contrat qui prévoit plusieurs transports.

Le juge a renvoyé l'audience au 25 septembre à la demande d'Orano. Greenpeace lui demandait d'enjoindre l'entreprise de lui transmettre ses contrats australiens. Orano a indiqué à l'AFP que l'entreprise se soumettrait à la décision du juge.

Ce transport "très encadré", par un décret paru le 8 juillet 2018, a "évidemment reçu toutes les autorisations des autorités compétentes", avait souligné jeudi le directeur de la communication de l'usine Orano de La Hague Gwenaël Thomas.

Il s'agit du 5e transport de combustibles irradiés d'Australie vers la France. "Tous les déchets australiens issus des opérations de recyclage repartiront en Australie", conformément à la loi française selon laquelle les déchets nucléaires étrangers ne peuvent rester sur le territoire, avait indiqué M. Thomas.

Les "matières valorisables comme l'uranium et le plutonium seront réutilisées sur le marché européen pour produire de l'électricité", a-t-il ajouté.

Dans l'assignation, Greenpeace s'inquiète en effet d'un "transfert de propriété du plutonium et d'uranium entre Ansto et +Areva+, ce qui laisse à penser qu'une partie des matières importées pourrait rester sur le territoire français".

Le contrat "devrait conduire, à terme très éloigné (2034 voire 2040) à l'exportation vers l'Australie d'un volume de déchets radioactifs supérieur à celui qui a été importé, sans qu'aucune prévision de réutilisation des matières ainsi exportées ne soit prévue", estime l'ONG.

"On renvoie la même équivalence d'activité radiologique vers l'Australie" que celle reçue, a de son côté assuré M. Thomas.

Selon Orano, ces combustibles ont été utilisés pour produire des radioisotopes utilisés dans la prévention et la lutte contre certains cancers et pour le développement de la recherche fondamentale.

clc/hdu/ohc

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