Après le Covid, la surveillance des eaux usées pourrait être étendue à d'autres virus en France

La surveillance des eaux usées, qui a démontré son intérêt en France pour le suivi du Covid-19 depuis quatre ans, pourrait être étendue à d'autres virus responsables d'infections virales respiratoires comme la grippe ou la bronchiolite, annoncent lundi deux agences sanitaires.

Depuis septembre 2021, la détection du SARS-CoV-2 dans les eaux usées permet de "suivre sa circulation au sein de la population et d'anticiper les pics de contamination", rappellent l'Anses et Santé publique France dans un communiqué.

Chaque semaine, des données issues de 54 stations de traitement des eaux usées, réparties sur tout le territoire, sont collectées et envoyées à quatre laboratoires qui y recherchent la présence du virus.

Ces données contribuent à la surveillance intégrée des infections respiratoires aigües, en complément de celles des passages aux urgences, de la médecine de ville et des laboratoires d'analyse médicale en ville et à l'hôpital.

Depuis le début de cette surveillance, "sept pics de circulation du virus ont été enregistrés en France", indiquent les deux agences sanitaires.

Une "augmentation de la détection" du virus du Covid-19 dans les eaux usées "peut précéder de plusieurs jours l'augmentation des consultations aux urgences pour Covid", explique Christophe Cordevant, conseiller scientifique microbiologie et maladies infectieuses émergentes à l'Anses, cité par le communiqué.

Elle permet donc "d'anticiper les vagues épidémiques et de mobiliser le matériel et le personnel nécessaires", ainsi que de "suivre les personnes porteuses du virus qui ne consultent pas de médecin", dit-il.

"Fort du succès" de cette surveillance, "il est désormais envisagé de (l')étendre à d'autres pathogènes" comme "les autres virus responsables d'infections virales respiratoires" -grippe, bronchiolite- "à l'origine d'épidémies saisonnières", annoncent les deux agences sanitaires.

Une méthode innovante a été développée pour détecter le virus de la rougeole, même lorsque sa concentration est faible -en le distinguant du virus atténué, présent dans les urines après une vaccination-, mais compte tenu de la faible fréquence actuelle, sa surveillance ne sera pas permanente.

Ce projet va "faciliter la transposition, en France, de la directive européenne sur les eaux usées", qui "introduit les principes de surveillance de l'évolution de pandémies", précisent l'Anses et SpF.

Il prépare aussi l'intégration des indicateurs au niveau européen par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).