Gabriel Attal recevra la Coordination rurale puis la Confédération paysanne mardi soir, ont indiqué les 2e et 3e syndicats agricoles français à l'AFP, regrettant que le Premier ministre n'ait dans un premier temps reçu que la puissante FNSEA et le mouvement des Jeunes agriculteurs.
"Nous serons reçus ce soir à 17H00 à Matignon", a déclaré à l'AFP Véronique Le Floch, présidente de la Coordination rurale.
Elle a jugé "catastrophique" que le Premier ministre n'ait encore fait aucune annonce d'urgence.
"On attendait au moins un signe fort sur le gazole non routier (GNR) et des mesures par rapport à la trésorerie des agriculteurs qui sont confrontés à des crises sanitaires sans précédent", a-t-elle dit, espérant voir les banques proposer des "reports automatiques d'échéances" pour les exploitants "étranglés par les charges et la paperasserie".
De son côté, la Confédération paysanne, classée à gauche et défendant un modèle agroécologique, sera reçue mardi à 18H30 après avoir initialement été conviée à 08H30 mercredi.
"On a été extrêmement choqué hier que le Premier ministre ne convie à sa table que la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA). On est quand même cinq syndicats représentatifs dans le pays", a déclaré Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération, lors d'un point presse.
"Visiblement il a entendu ce besoin de recevoir et d'entendre l'ensemble du monde agricole français", a-t-elle ajouté.
Le dernier syndicat représentatif, le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef), sera reçu par le ministre de l'Agriculture mercredi à 12h45, a indiqué à l'AFP sa directrice générale Sophie Bezeau.
"Pour l'instant, nous ne sommes pas reçus à Matignon", a-t-elle ajouté.
Pour Laurence Marandola, "trois mesures peuvent être prises rapidement: l'interdiction de la vente en dessous du prix de revient, l'annonce solennelle de l'opposition de la France à la signature de tout nouvel accord de libre-échange et l'engagement de réétudier les accords récents" et s'attaquer à "la question de la gouvernance avec l'ensemble du spectre agricole français".
Dénonçant normes européennes, charges en hausse et contraintes écologiques, les agriculteurs poursuivaient mardi leurs manifestations à travers la France, avec notamment des barrages routiers et des opérations de bâchage de radars.