Après la commission TikTok, un député annonce saisir la justice pour "mise en danger"

Le président de la commission parlementaire sur TikTok, Arthur Delaporte (PS), a annoncé jeudi avoir saisi la justice pour "mise en danger de la vie" des utilisateurs de l'application, ultrapopulaire chez les jeunes mais accusée de nuire à leur santé mentale.

"A l'issue de cette commission, le constat est sans appel: TikTok a délibérément mis en danger la santé, la vie de ses utilisateurs. C'est pourquoi j'ai décidé de saisir la procureure de la République de Paris", a déclaré le député à la chaîne Franceinfo.

"Il me semble qu'il y a des infractions de nature pénale" et aussi un délit de "parjure" de la part des dirigeants de TikTok, a ajouté M. Delaporte. Ils "ont dit qu'ils n'avaient connaissance de rien" concernant certaines pratiques sur la plateforme alors que ce serait faux, a-t-il estimé.

Dans le courrier à la procureure, qu'a consulté l'AFP, le président de la commission d'enquête évoque "une possible responsabilité de la plateforme dans la mise en danger de la vie d'autrui, par abstention aggravée et complicité active de mécaniques de diffusion de contenus dangereux, de harcèlement, et par l'absence de réaction dans des atteintes portées à la dignité des personnes".

Il pointe aussi "une modération gravement insuffisante" des contenus TikTok, "tant par ses volumes que par ses délais et son efficacité".

Dans son rapport dévoilé jeudi, la commission d'enquête sur TikTok préconise l'interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans pour lutter contre leur "piège algorithmique" qui peut affecter la santé des plus jeunes.

L'instauration d'un "couvre-feu numérique" sur les réseaux sociaux de 22H00 à 08H00 pour les adolescents de 15 à 18 ans, une campagne d'information massive sur les risques liées à leur utilisation et la création d'un "délit de négligence numérique" pour les parents font aussi partie des recommandations des députés.

La commission d'enquête a été créée dans la foulée de l'assignation en justice de TikTok, fin 2024, par un collectif de sept familles l'accusant d'avoir exposé leurs enfants à des contenus pouvant les pousser au suicide.