Le député Pieyre-Alexandre Anglade (Renaissance) a déploré samedi sur franceinfo la constitution d'une "forme de socle commun" réunissant la droite, le Rassemblement national et son allié ciottiste UDR sur les questions climatiques, après plusieurs votes à l'Assemblée nationale cette semaine.
Les députés ont approuvé jeudi un moratoire sur les énergies solaires et éoliennes, le RN venant apporter un soutien massif à un amendement LR, face aux bancs dégarnis de la gauche et des groupes macronistes (EPR, MoDem, Horizons). Le texte, examiné en première lecture à l'Assemblée, doit faire l'objet d'un vote solennel mardi avant de repartir pour une deuxième lecture au Sénat en juillet.
Mardi, les députés avaient approuvé en première lecture également le projet de loi de simplification de la vie économique, avec les voix du RN, de LR et d'une partie des macronistes. Le texte prévoit désormais de supprimer les Zones à faible émission et de détricoter le Zéro artificialisation net, deux réformes environnementales emblématiques du premier quinquennat d'Emmanuel Macron.
"Ce que je note (...), c'est l'alliance sur ce vote, mais aussi sur la suppression des ZFE, sur la suppression du ZAN, (...) sur les pesticides, du parti Les Républicains avec le Rassemblement national. Et donc il y a une forme de socle commun qui est en train de se créer entre LR, le RN et l'UDR sur les questions climatiques, qui est mortifère", a fustigé le président de la commission des Affaires européennes.
Reconnaissant une forme de "démobilisation" des députés de la coalition gouvernementale, M. Anglade a pointé un "mouvement de fond", et estimé que "ce qui nous sépare, Ensemble pour la République, du parti Les Républicains, est plus grand que ce qui nous rassemble", que ce soit sur les sujets environnementaux, européens ou sur les sujets de société.
"Nous n'avons pas vocation à bâtir quelque chose de solide et durable dans le temps", a-t-il dit, alors que certains plaident pour une candidature unique de la coalition gouvernementale à la présidentielle de 2027.
Une forme de divorce que le président de Renaissance, Gabriel Attal, a lui aussi semblé constater, affirmant dans Le Figaro samedi que LR n'est "plus un parti pro-européen, plus vraiment un parti libéral économiquement, pas progressiste sur les sujets de société et pas favorable à la transition écologique".