Amundi et l'IFC lancent le plus grand fonds mondial d'obligations vertes, dédié aux marchés émergents

Le gestionnaire d'actifs français Amundi, leader européen du secteur, a annoncé vendredi le lancement du plus grand fonds d'obligations vertes au monde, émises sur les pays émergents, en partenariat avec l'International Finance Corporation (IFC), membre de la Banque mondiale.

Avec un encours de 1,42 milliard de dollars, ce fonds Amundi Planet Emerging Green One (EGO) prévoit d'investir 2 milliards de dollars dans des obligations vertes émises par des pays émergents, palliant ainsi un manque sur le marché de la finance verte.

En effet, la dette verte a incontestablement le vent en poupe, et le montant des émissions vertes, c'est-à-dire destinées à financer des projets à destination environnementale, ne cesse de progresser.

Les émissions mondiales ont même dépassé 155 milliards de dollars en 2017, tandis que selon l'organisation Climate Bonds Initiative (CBI), plus de 21 milliards de dollars d'obligations vertes ont été émis depuis le début de l'année.

Toutefois, les pays en développement restent à la traîne, peu d'obligations vertes ayant été émises par les institutions financières de ces pays.

En cause notamment, "beaucoup d'investisseurs ne peuvent pas investir dans la dette émergente car souvent elle est considérée comme trop risquée", explique à l'AFP Frédéric Samama, directeur adjoint de la clientèle Institutionnels et Entités Souveraines pour Amundi.

D'autre part, ajoute-t-il, "la quasi-totalité des investisseurs ne savent pas investir en infrastructures. Ces projets spécifiques posent beaucoup de problèmes de savoir aux investisseurs, c'est une classe d'actifs qui n'est pas du tour normalisée".

"L'un des objectifs de ce projet est de permettre ce rattrapage", résume-t-il.

- Programmes de formation -

Pour développer des marchés locaux, Amundi a donc été choisi par l'IFC et a levé, en moins d'un an, 1,42 milliard de dollars auprès de 16 investisseurs institutionnels internationaux.

L'IFC s'est, elle, engagée à hauteur de 256 millions de dollars.

Le fonds sera investi dans des obligations vertes émises par des banques en Afrique, Asie, au Moyen-Orient, en Amérique latine, en Europe de l'Est et en Asie centrale. Ces institutions agiront comme des intermédiaires entre les investisseurs et les projets d'infrastructures.

En outre, EGO propose également des mesures d'accompagnement des émetteurs, avec notamment des programmes de formation pour les institutions financières cibles.

"Concrètement, l'IFC va travailler sur la standardisation de la documentation liée aux obligations vertes", détaille M. Samama. Avec en sus la possibilité pour les banques d'envoyer leurs employés se former à la finance verte au Stockholm Sustainable Finance Centre, lancé fin 2017.

Et le projet a visiblement plu, selon Amundi.

"Ce qui a séduit beaucoup d'investisseurs c'est la possibilité d'accéder à de la dette émergente avec un mécanisme de protection, et le fait qu'il y avait une logique ESG (critères environnementaux, sociaux et gouvernementaux, NDLR) puissante", analyse M. Samama.

Le fonds va donc permettre de mettre en relation des acteurs peu habitués à se parler.

"Depuis des années, il y a une situation où des investisseurs dans des pays développés font face à un environnement de taux bas, voire négatifs. Et de l'autre il y a des besoins de financement en infrastructures vertes dans les pays en voie de développement, rappelle M. Samama.

"Ce n'est pas un projet où les investisseurs font oeuvre de philanthropie: ils vont avoir de bons rendements, et le fonds sera géré par l'une des meilleurs équipes au monde de gestion de dette émergente", assure-t-il.

lem/tq/pid

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