Plus d'un maire sur deux affirme "ne plus avoir ou presque" de terrains à vocation économique disponibles sur sa commune, selon une enquête dévoilée mardi pour la foncière Grand Paris Aménagement.
Selon ce sondage réalisé en novembre et décembre auprès de 582 maires ou adjoints, 52% estiment qu'ils manquent de foncier économique. Plus de la moitié de ceux-ci sont en Ile-de-France, où ils disent ne plus avoir de capacité d'accueil sur leur zone d'activité économique (ZAE).
Par ailleurs, 70% se disent concernés par la "gestion de la rareté" alors même qu'ils considèrent le foncier économique comme un "outil majeur de développement économique territorial".
"Aujourd'hui on fait face à un phénomène assez brutal de raréfaction de foncier pour développer de nouvelles activités économiques et le +zéro artificialisation nette" (ZAN) va fermer encore davantage le robinet du foncier", commente Fabien Guisseau, directeur général adjoint de Grand Paris Aménagement, la principale agence publique d'aménagement en Ile-de-France.
Inscrit dans la loi, le ZAN vise à stopper la bétonisation des sols avec pour objectif un nombre équivalent de surfaces renaturées qu'artificialisées d'ici 2050.
Confrontés à un "arbitrage complexe", 60% des élus des villes de moins de 5.000 habitants préfèrent "donner la priorité au logement" contre 40% au développement économique et à la création d'emplois. Une proportion qui s'inverse dans les villes de plus de 5.000 habitants.
A défaut de pouvoir étendre leur zone d'activité économique pour respecter les objectifs de lutte contre l'artificialisation des sols, deux tiers des élus interrogés estiment qu'il est possible de l'optimiser.
"On voit un point de bascule arriver avec des élus qui viennent nous voir pour anticiper les effets du ZAN. On doit faire du micro-aménagement pour récupérer du foncier clé", poursuit M. Guisseau.