Quatre-vingts personnes ont été évacuées depuis vendredi à Amboise (Indre-et-Loire) en raison d'un rempart du château qui menace de s'effondrer sur des logements et elles ne pourront pas regagner leur domicile avant au moins "trois mois", selon un rapport d'expert présenté lundi soir.
"Il y a un risque d'effondrement du mur et de glissement de la masse de matériaux situés derrière au sud-est de l'esplanade du château", a annoncé le préfet d'Indre-et-Loire, Thomas Campeaux, lors d'une réunion d'information.
"Trois mois, c'est le délai qui est raisonnablement envisagé pour conduire des travaux", a-t-il ajouté.
Vendredi après-midi, les 80 personnes domiciliées rue Victor Hugo, au pied du château, avaient été évacuées par la police municipale car le rempart sud-est du monument présente des fissures avec "un risque grave de ruine", selon la mairie, qui avait pris par précaution un arrêté de péril imminent.
Après le passage samedi d'un expert mandaté par le tribunal administratif d'Orléans, la situation s'est dégradée.
"Ce risque fait que nous ne pouvons pas laisser la population accéder, ne serait-ce que quelques instants, à son domicile pour aller y chercher des effets personnels. Il n'est pas possible non plus de réintégrer dans un avenir proche les habitations ", a ajouté M. Campeaux.
Un travail de décaissement et de mise en sécurité des maçonneries dégagées va être effectué pendant un mois. Il précèdera une période d'observation pour vérifier qu'aucun nouveau mouvement ne se déclare et des mesures de consolidation seront ensuite réalisées.
"3.000 m3 de terre et de pierres risquent de tomber sur le domaine privé et le domaine public en contrebas du château et la rue Victor Hugo", a précisé Etienne Barthelemy, architecte en chef des monuments historiques.
Il s'est cependant dit "très confiant sur le fait que les habitants" concernés "pourront rentrer chez eux dans quelques semaines".
Marc Métay, le directeur du château royal d'Amboise, propriété de la Fondation Saint-Louis, a parlé d'une "situation exceptionnelle".
Selon lui, "les précipitations, de 30% supérieures à la même période en 2024, ont largement aggravé les choses."
L'accès au château reste possible et les visites maintenues, seul un "périmètre a été mis en place autour de la zone concernée".
Les personnes qui n'ont pas de solutions alternatives pour se loger sont actuellement hébergées dans des hôtels de la commune.