Le constructeur ferroviaire Alstom a fait rouler mardi une locomotive de manoeuvre complètement autonome lors d'un essai aux Pays-Bas, avec une technologie de reconnaissance des obstacles qu'elle juge prometteuse dans les gares de triage avant une éventuelle application sur d'autres trains.
Ce niveau d'automatisation le plus poussé, désigné "GoA4" dans la profession, "signifie que le démarrage, la conduite et l'arrêt sont entièrement automatisés, et que la gestion d'obstacles ou d'événements imprévus se fait sans l'intervention directe du personnel du train pendant les activités de manoeuvre", a expliqué le groupe français dans un communiqué.
La locomotive a été confrontée à une personne, une voiture, un wagon et un aiguillage mal positionné, et a pu détecter les obstacles jusqu'à 500 mètres, "offrant ainsi un tampon de sécurité important dans les gares de triage" où les convois avancent lentement, a-t-il ajouté.
"En intégrant une détection avancée des obstacles dans nos systèmes de conduite autonome, nous avons montré qu'il était possible de faire en sorte que les trains +voient+ devant eux et fassent face à l'imprévu en toute sécurité", a commenté Stéphane Féray-Beaumont, responsable de l'innovation chez Alstom.
Utilisant un système de détection des obstacles de conception israélienne, cette technologie doit permettre de développer la conduite autonome pour les manoeuvres afin d'augmenter la capacité des opérations de fret ferroviaire, selon le groupe.
L'expérience, réalisée mardi près de Breda (sud des Pays-Bas) avec le gestionnaire néerlandais des voies ferrées ProRail et la compagnie de fret belge Lineas, doit aussi permettre de "préparer le terrain pour une large gamme d'applications en exploitation commerciale sur les grandes lignes, à tous les niveaux d'automatisation".
Alstom mène actuellement des expériences d'automatisation des trains dans plusieurs pays, notamment en France avec des tests pour le transport de voyageurs et le fret à l'instigation de la SNCF.
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