Algues vertes: une association réclame des sanctions contre les contrevenants

Face à la précocité du retour des marées vertes en baie de Saint-Brieuc, des militants associatifs ont réclamé jeudi que des mesures contraignantes et des sanctions soient prises par l'Etat.

"Cette année, les algues vertes sont arrivées avec six semaines d'avance et six plages sont fermées (...) Il faut contrôler et sanctionner ceux qui ne respectent pas les règles", a estimé André Ollivro, coprésident de l'association Halte aux marées vertes (HMV), lors d'un point-presse devant la plage du Valais, à Saint-Brieuc, l'une des plages dont l'accès est interdit depuis la semaine dernière.

Jusqu'à présent, les plans de lutte contre les algues vertes, mis en place par l'Etat et les collectivités, tablent sur une adhésion volontaire des pollueurs potentiels aux bonnes pratiques nécessaires pour assainir la situation. "Le volontariat a montré ses limites (...) Il faut contrôler et sanctionner ceux qui ne respectent pas les règles", a poursuivi M. Ollivro. "Des agriculteurs qui respectent ces règles demandent eux-mêmes des sanctions contre les contrevenants", a-t-il insisté.

L'association reconnaît une baisse globale des taux de nitrate - à l'origine du phénomène des algues vertes - dans les rivières, mais cette baisse reste insuffisante pour éradiquer le phénomène, considère-t-elle. "Tant qu'il y aura des taux de nitrate supérieurs à 10 mg par litre, on aura des algues vertes. Or, la France tolère jusqu'à 50 mg", déplore Célestin Le Roux, qui a siégé pendant 12 ans à la commission locale de l'eau (CLE).

Selon le site du conseil départemental des Côtes d'Armor, plusieurs cours d'eau qui se jettent dans la baie présentaient, lors du dernier relevé en mai, des taux de nitrate compris entre 25 et 50 mg/l.

Conséquence de la présence dans les cours d'eau de nutriments dont se nourrissent les algues, notamment d'azote, utilisé en agriculture pour la fertilisation (engrais et déjections animales), les algues se transforment en marées vertes dans certaines baies grâce à des conditions météorologiques et topographiques favorables.

Réserve naturelle, la baie de Saint-Brieuc est vaste et peu profonde, des conditions idéales. De plus, plusieurs des cours d'eau qui s'y jettent traversent des secteurs à très forte densité d'élevage. Dans le secteur de "Lamballe et Loudéac, on atteint 500 cochons au km2, contre moins de 50 au plan national", a rappelé Yves-Marie Le Lay, coprésident d'HMV.

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