Alcool, animaux: le Salon de l'Agriculture veut montrer patte blanche pour sa 60e édition

Les organisateurs du Salon de l'agriculture ont mis en avant mardi leurs efforts pour limiter les nuisances liées au Salon de l'agriculture pour les visiteurs, les animaux exposés et la planète.

Revue des engagements avant l'ouverture de l'édition 2024 (24 février-3 mars).

- Alcoolémie -

Suite aux débordements observés, notamment lors de la précédente édition, les organisateurs comptent redoubler de vigilance concernant la consommation (qui est payante) de vin, de bière ou d'autres alcools sur les stands du salon.

"Les images qu'on a vues l'année dernière dès le premier jour, dès le premier samedi, ne nous conviennent pas du tout. Ce n'est pas du tout la façon dont on veut voir évoluer le salon. Ce n'est pas ce qu'on veut montrer au public, qu'il soit jeune ou vieux", a déploré la directrice du Salon de l'agriculture, Valérie Le Roy, lors d'une conférence de presse.

Si elle reconnaît la difficulté "d'interdire ou d'empêcher" la consommation d'alcool, Mme Le Roy affirme que "pour que le salon soit et reste un salon tranquille et convivial, on va mettre au point un certain nombre de prévention, déployer des actions sur site. Et puis, si ça ne suffit pas, passer à des sanctions."

Les organisateurs se réservent ainsi le droit de fermer le stand d'un exposant qui continuerait à servir, en dépit des avertissements, des personnes manifestement ivres "pour une durée qui sera décidée par nous en tant qu'organisateur et qui peut aller de plusieurs heures à, pourquoi pas, plusieurs jours."

Cette édition verra également le grand retour des "désoiffeurs" le week-end, ces agents "chargés d'identifier les personnes trop alcoolisées, de les réhydrater et de les raisonner", selon le dossier de presse.

- Bien-être animal -

Abreuvoirs automatiques à la place des seaux, tapis en caoutchouc sur le sol pour "soulager l'attente des bovins", mobilisation d'un comité d'éthique... Les organisateurs travaillent depuis "des années" sur le bien-être des 4.000 animaux attendus au salon, a assuré son président, Jean-Luc Poulain.

"Ça fait des années qu'on travaille avec un cabinet de vétérinaires qui, pendant les neuf jours du salon, sillonne les allées où il y a des animaux, observe, prend des notes et, en fin de salon, nous fait un rapport. Et chaque année, suite à ce rapport, on fait un point d'amélioration", détaille-t-il.

Les organisateurs imposent désormais des "temps nocturnes" lors desquels les lumières sont éteintes "pour que les animaux puissent se reposer", précise le président. "Même chose en termes de température. Même chose en termes de bruit: on impose un nombre de décibels maximum pendant au moins huit heures de nuit."

M. Poulain rappelle que la plupart des bovins ne restent pas sur le salon durant les neuf jours, mais plutôt "quatre ou cinq jours". La majorité des animaux étant "en concours", "il y a une rotation qui n'est pas toujours visible par les visiteurs et qui a lieu dans la nuit de mardi à mercredi", explique-t-il.

Une "signalétique" appellera les visiteurs "à ne pas toucher les animaux ni leur donner à manger", selon le dossier de presse.

- Pollution -

"Entre les neuf jours de salon en exploitation, le montage et le démontage, on occupe le parc pendant 21 jours et pendant 21 jours, on fait venir des prestataires, des animaux, des visiteurs, des exposants... Donc oui, on pollue, on ne peut pas dire le contraire, mais on fait des efforts", assure Valérie Le Roy, citant la consommation d'eau ou le tri des déchets, sans chiffrer les réductions attendues.

Le Salon collectera les "680 tonnes de fumier" produit pendant l'événement ainsi que les biodéchets des exposants (épluchures, restes alimentaires...), qui seront transformés en biométhane et en engrais dans les Yvelines.

Les organisateurs comptent également lutter contre le gaspillage alimentaire grâce à un "partenariat avec les banques alimentaires" qui a permis de distribuer 12.000 repas en 2023, selon le dossier de presse.