Aisne: l'UE, l'Etat et la Région au soutien d'une usine contestée de laine de roche

L'UE, l'Etat et la Région vont financer à hauteur de 12,6 millions d'euros un projet d'usine de laine de roche lancé par le groupe danois Rockwool près de Soissons (Aisne), critiquée par des habitants qui craignent des pollutions.

L'usine Rockwool recevra 10,6 millions de fonds européens et de l'Etat dans le cadre du plan France Relance, a annoncé jeudi le groupe dans un communiqué.

La région Hauts-de-France avait déjà annoncé fin mai 2 millions d'euros de financement, sur un investissement total annoncé de 130 millions d'euros.

Le projet d'usine a été sélectionné par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) en raison de sa contribution à la "décarbonation de l'industrie" selon Rockwool.

Mais le développement de cette usine est régulièrement contesté depuis plusieurs mois par des habitants, qui étaient encore plusieurs centaines à manifester fin mai. Ils craignent qu'elle devienne "une des plus polluantes de France", en raison notamment du rejet dans l'air de produits toxiques comme les phénols, les formaldéhydes et l'ammoniac.

La laine de roche, comme la laine de verre, isolant efficace et peu coûteux, est décriée en raison des pollutions entraînées par son processus de production, et de la difficulté à la recycler.

Le 31 mars 2021, le préfet de l'Aisne avait délivré à Rockwool, leader mondial de la fabrication d'isolants en laine de roche, une autorisation d'exploiter dans une Zone d'aménagement concertée (ZAC) du village de Courmelles, au sud de Soissons.

Le projet avait pourtant reçu un avis défavorable du commissaire enquêteur. L'enquête publique concluait que les nuisances, liées notamment à l'impact environnemental de cette usine qui emploierait quelque 130 personnes, l'emporteraient sur ses avantages.

Le conseil municipal de Courmelles s'était lui aussi prononcé, à l'unanimité, contre cette implantation, et un collectif de médecins a alerté sur le rejet de substances toxiques dans l'atmosphère (particules fines, ammoniac, acide chlorhydrique...).

Parmi les opposants au projet, le député LREM candidat à sa réélection Marc Delatte.

Des recours ont été déposés au tribunal administratif contre l'arrêté préfectoral.

cnp/zap/cm