Aide au développement: la France se fixe une trajectoire d'ici 2022

Le gouvernement français a révisé jeudi ses priorités en matière d'aide au développement et s'est fixé une trajectoire annuelle pour atteindre l'objectif fixé par le président Emmanuel Macron d'y consacrer 0,55% du revenu national brut (RNB) en 2022.

Au terme d'un comité interministériel sur la coopération internationale pour le développement (Cicid), présidé par le Premier ministre, Edouard Philippe, Paris a recentré ses priorités autour de l'aide bilatérale, et notamment les dons, ainsi que les contributions aux ONG, qui vont être doublées d'ici 2022.

"Le gouvernement envisage une augmentation graduelle de l'aide publique au développement: 0,44% en 2019, 0,47% en 2020, 0,51% en 2021 puis 0,55% en 2022", selon le relevé de décisions publié après la réunion du comité.

La partie bilatérale, qui constitue autour de 60% de l'aide versée par la France, "représentera les deux tiers des moyens additionnels d'ici à 2022", indique Matignon dans un communiqué, ce qui réduira légèrement la part de l'aide multilatérale (fonds européens, Banque mondiale...).

"Dès 2019, un saut quantitatif de 1 milliard d'euros en autorisations d'engagement permettra à l'Agence française de développement (AFD) d'amorcer un grand nombre de projets bilatéraux dans nos géographies prioritaires", précise Matignon.

Cinq grands domaines prioritaires ont été fixés: "stabilité internationale", climat, éducation, égalité femmes-hommes et santé.

Quant à l'aide destinée aux ONG, elle "sera doublée d'ici à 2022". Sur ce volet, "nous ne sommes plus un partenaire crédible, il fallait que nous retrouvions notre rang", reconnaît une source gouvernementale.

Aux 17 pays prioritaires de l'aide au développement française (Bénin, Burkina Faso, Burundi, Comores, Djibouti, Ethiopie, Guinée, Haïti, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Sénégal, Tchad, Togo), la France en a ajouté deux: le Liberia de l'ex-footballeur George Weah ainsi que la Gambie.

Tombé à 0,38% de la richesse nationale en 2016, le budget de l'aide au développement avait baissé de 140 millions d'euros en 2017, et n'avait augmenté que de 100 millions en 2018. Le niveau de 0,55% n'a plus été atteint depuis 1995.

Poster un commentaire
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.
Déjà membre ? Je me connecte.
Je ne suis pas encore membre, Je crée mon compte.