Agriculture: les syndicats FNSEA et JA veulent un "Varenne des normes et des contrôles"

La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA) ont demandé mercredi une grande remise à plat de la réglementation applicable aux exploitations agricoles, prenant au mot François Bayrou pour appeler à un "Varenne des normes et des contrôles".

Avec ce "Varenne", référence à l'adresse du ministère de l'Agriculture à Paris, les deux syndicats souhaitent "réunir l'ensemble des services de l'État autour de la question agricole", "contrôle par contrôle, administration par administration" pour voir ce qui est "faisable", a exposé lors d'une conférence de presse Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, syndicat agricole majoritaire.

La veille, dans son discours de politique générale, le Premier ministre a appelé à remettre en question ces normes et contrôles, et "parlé d'un délai bref", a souligné M. Rousseau, en proposant que "les premières rencontres aient lieu avant le Salon de l'agriculture" qui s'ouvre le 22 février.

Le Premier ministre François Bayrou a mené mardi une charge contre les contrôles et les normes environnementales auxquels les agriculteurs sont soumis, allant jusqu'à qualifier de "faute" les inspections "avec une arme" de l'Office français de la biodiversité (OFB).

Mercredi une réaction sur France Inter d'un agent de l'OFB, membre du Syndicat national des personnels de l'environnement (SNAPE)-FO, a jeté de l'huile sur le feu: "On a le sentiment que ce que veulent les agriculteurs, c'est ne plus nous voir dans leurs exploitations. C'est du même ordre que si les dealers demandaient aux policiers de ne plus venir dans les cités".

Pierrick Horel, président des JA, a dénoncé une "ignominie", une "comparaison honteuse", lors de cette conférence de voeux à la presse.

Elle se tenait au premier jour du vote des agriculteurs pour leurs représentants aux chambres d'agriculture.

Il a demandé à ce que "plus aucun contrôle OFB ne soit fait sur les fermes jusqu'à nouvel ordre", au moins jusqu'à l'organisation de ce "Varenne".

Tout en reconnaissant la nécessité de contrôles sur l'utilisation de l'argent public et le nombre peu élevé de contrôles - "près de 3.000 par an" -, Arnaud Rousseau a dénoncé une situation de "défiance" plus "tenable" pour les agriculteurs.

L'OFB compte 3.000 agents, dont 2.000 sur le terrain. Parmi eux, 1.700 inspecteurs de l'environnement disposent de pouvoirs de police administrative et judiciaire, pour faire respecter les règles en matière d'usage des pesticides, d'arrachage de haies ou de respect des arrêtés sécheresse.