L'Assemblée nationale a voté mercredi pour inscrire dans le projet de loi agricole du gouvernement un objectif de "400.000" exploitations agricoles et "500.000 exploitants" travaillant sur ces terres, d'ici à 2035, vote qui devra encore être confirmé jeudi.
L'objectif des 400.000 exploitations avait déjà été introduit en commission par le rapporteur MoDem Pascal Lecamp.
Dans l'hémicycle mercredi, à l'occasion de l'examen en première lecture du texte, c'est un amendement du socialiste Dominique Potier qui est venu ajouter celui du nombre d'agriculteurs, avec un avis favorable du ministre de l'Agriculture Marc Fesneau.
"Peu importe le nombre de fermes", a argué M. Potier, préférant fixer un objectif de "paysans debouts, responsables, propriétaires, décideurs et qui travaillent". "C'est ça le modèle qu'on veut défendre".
A l'instar d'une écrasante majorité de députés d'opposition comme de la majorité, Manon Meunier (LFI), a soutenu la proposition, appelant à éviter la "concentration" des terres "dans la main de certains propriétaires ou de certaines filières agro-industrielles".
L'objectif, minimal mais non contraignant, se veut avant tout un message envoyé au monde agricole. Il devra encore être validé par un vote sur l'ensemble de l'article jeudi.
Les députés et l'exécutif sont par ailleurs tombés d'accord sur le principe de réintroduire des objectifs chiffrés pour le bio et les légumineuses, quelques jours après un petit tollé dans l'hémicycle.
Les députés de gauche avaient accusé l'exécutif et ses soutiens à l'Assemblée d'avoir supprimé "sournoisement" ces objectifs du code rural lors d'une large réécriture d'un article il y a une semaine.
L'amendement de réécriture avait causé la suppression d'un objectif de 15% de surfaces cultivées en bio - qui devait initialement être atteint fin 2022 - ainsi qu'une cible de 8% en 2030 pour les surfaces dédiées aux légumineuses (pois, haricots secs, lentilles...).
Le ministre Marc Fesneau avait reconnu le résultat. Devant le tollé, et plaidant la "bonne foi" mardi, il a proposé aux députés de travailler à une réintroduction.
L'exécutif et les députés des groupes PS, LFI, communiste, LR et de la majorité ont déposé des amendements identiques pour introduire un nouvel objectif pour l'Etat. Celui d'arriver "au 1er janvier 2030" à une "surface agricole utile cultivée en agriculture biologique" qui "atteigne 21%" et "10%" pour les légumineuses.
Les écologistes souhaitent de leur côté un objectif pour le bio de 18% dès 2027 et 25% en 2030. Ces propositions devraient être soumises au vote jeudi.