La Coordination rurale (CR), 2e syndicat agricole, a appelé lundi à un "plan de développement pluriannuel" de l'agriculture et à "une exception agricole" dans l'accord de libre-échange UE-Mercosur, tout en laissant entrevoir à son tour une mobilisation "avant la fin de l'année".
Alors que le puissant syndicat FNSEA appelle à la mobilisation vendredi à travers des initiatives décentralisées, la CR, qui avait tenté en vain en janvier de faire entrer une cohorte de tracteurs dans Paris, n'a pas dans l'immédiat lancé de mot d'ordre.
"On s'inscrit d'abord dans le dialogue, pour mettre en avant et faire valider toutes nos propositions, qui s'inscrivent dans une souveraineté alimentaire", a dit à la presse la présidente de la CR Véronique Le Floc'h.
"On n'est pas un syndicat caporalisé: on ne dit pas +allez manifester ce jour-là+, les départements peuvent prendre l'initiative. Mais il y aura de l'action avant la fin de l'année", a promis le secrétaire général Christian Convers.
Cherchant à se démarquer de l'alliance majoritaire FNSEA-Jeunes agriculteurs, la CR veut avant tout être entendue des pouvoirs publics: le syndicat demande à être reçu par le Premier ministre, qui "a redit au moment de son investiture la volonté d'avoir de la production en France", a souligné M. Convers.
"L'avenir n'est pas le blocage de la France, c'est le déblocage de l'agriculture", a-t-il ajouté.
Sur le front budgétaire, la Coordination rurale réclame "un plan pluriannuel de développement de l'agriculture" avec "une régulation, des objectifs de développement par production", des contrôles des importations générant une concurrence déloyale, une "TVA sociale" pour réduire le coût du travail des salariés agricoles, une fiscalité réduite sur les compensations versées en cas d'aléas...
Pour financer ces mesures, le syndicat propose la contribution des chambres d'agriculture (dont deux tiers du budget provient de fonds publics). Surtout, "on peut récupérer au niveau de la Planification écologique" consacrée aux forêts ou aux haies, ajoute la responsable, qui s'est prononcée pour la suppression de l'Office français de la biodiversité (OFB) et la ponction d'autres offices ou agences de l'Etat, de l'Office national des forêts (ONF) à l'opérateur public FranceAgriMer.