Aéroports: le régulateur pour le renforcement du contrôle des émissions polluantes

L'arsenal réglementaire doit être renforcé pour "permettre le suivi et le contrôle effectifs des émissions" polluantes et de gaz à effets de serre générés par les activités aéroportuaires, a estimé mardi le président de l'Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (Acnusa).

"On considère que le corpus réglementaire et législatif concernant les aéroports est aujourd'hui en France insuffisant en matière de qualité de l'air et de climat", a affirmé à l'AFP Gilles Leblanc, reprenant une recommandation du rapport annuel de cette autorité administrative indépendante.

Beaucoup de compagnies aériennes ont des "engagements volontaires" pour réduire leurs émissions de CO2, qui passent notamment par le remplacement de leurs avions les plus anciens par des modèles plus économes en carburant. Mais il n'y a pas de dispositif légal pour mesurer leurs émissions et interdire le cas échéant à de "mauvais élèves" avec de vieux avions polluants de se poser sur les aéroports français, a-t-il expliqué.

Si la pollution atmosphérique autour des aéroports est due aux avions et aux voitures, les engins de piste (pour tracter les avions, sortir les bagages) constituent également une source d'émissions polluantes.

"Ce sont souvent des engins de génération ancienne et qui émettent beaucoup de particules fines", a expliqué Gilles Leblanc, selon qui il faut "graduellement" imposer leur remplacement par des engins plus vertueux sur le plan environnemental.

Il faudrait également moderniser les logiciels de vols d'une partie des avions afin d'optimiser leur trajectoire et ainsi limiter leur consommation de carburant mais aussi les nuisances sonores pour les riverains des aéroports.

"Encore beaucoup d'avions ne sont pas capables de suivre la trajectoire optimale", a déploré le président de l'Acnusa, selon qui certains centres de contrôle aérien ne disposent pas non plus de ces équipements.

L'aéroport de Nice-Côte d'Azur, qui s'est équipé, interdit désormais à tout avion qui ne dispose pas de cette liaison satellitaire de venir s'y poser, ce qui a grandement amélioré les trajectoires d'approche et l'impact pour les populations, selon lui.