Aéroport de Nantes: un rapport sénatorial appelle à "relancer d'urgence" sa modernisation

"Au point mort" près de six ans après l'abandon du projet de Notre-Dame-des-Landes, la modernisation de l'aéroport de Nantes doit être "relancée d'urgence", selon un rapport sénatorial présenté mercredi, quelques jours après le lancement d'un nouvel appel d'offres par le gouvernement.

Le rapport appelle à "agir au plus vite pour la modernisation de l'aéroport" avec pour mission de rester "à l'écoute des acteurs locaux", de "maitriser l'impact environnemental" et de "faire de la santé des populations riveraines une priorité".

Didier Mandelli, sénateur LR de Vendée, a présenté ce rapport à l'issue d'une "mission flash" menée afin de comprendre "pourquoi, près de six ans après l'abandon du projet de Notre-Dame-des-Landes, la modernisation de l'aéroport de Nantes Atlantique est toujours +au point mort+", après l'annulation en octobre d'un appel d'offres lancé en 2019.

Lors d'une conférence de presse, le sénateur a dit souhaiter "donner un nouveau souffle au projet" à travers plusieurs propositions, alors que le gouvernement a annoncé mi-décembre le lancement d'un nouvel appel d'offres.

Le rapport, adopté à l'unanimité en commission au Sénat, enjoint l'Etat de "s'assurer de la réalisation de travaux urgents" face à un état de "vétusté avérée" des infrastructures et de réclamer au futur au concessionnaire "un programme d'investissements" pour "l'amélioration des conditions d'accueil des voyageurs" et la "sécurité de la piste".

Les auteurs veulent par ailleurs "assurer une intégration durable de l'aéroport dans son environnement" en mesurant notamment "les effets des nuisances sur la réserve naturelle nationale du lac de Grand-Lieu", voisine de l'aéroport.

Didier Mandelli s'est ainsi dit très hostile à l'hypothèse d'un allongement de la piste de l'aéroport, "qui posait énormément de difficultés pour un bénéfice en matière de nuisances sonores loin d'être majeur" selon lui.

Il appelle également dans son rapport à "renforcer le couvre-feu", actuellement en oeuvre de minuit à 6h du matin, en interdisant les atterrissages avant 7h et des décollages après 21h.

Pour soulager les riverains, le rapport recommande aussi "le rehaussement du plafond des aides à l'insonorisation en tenant compte de l'inflation".

"La décision de l'Etat de faire massivement appel a des cabinets privés dans la gestion de ce projet ne me semble pas aller dans la bonne direction. Il en va de la bonne utilisation des deniers publics", a expliqué Didier Mandelli mercredi, brandissant la question de la "confiance" accordée au gouvernement par rapport à ses promesses.

Après l'annulation du précédent appel d'offres, le ministre des Transports avait prévu un décalage "d'environ deux ans" du projet de réaménagement.