Activité sportive et forte température: adapter ses horaires, son effort, ou reporter (étude)

Y aller moins fort, adapter ses horaires voire annuler s'il fait vraiment trop chaud. Au-delà de 30°C, la pratique "physique et sportive" est compromise, rappelle une étude publiée mardi par Santé publique France, qui formule des recommandations à l'adresse des sportifs.

"Quel que soit le niveau de pratique sportive, s'entraîner et/ou participer à des compétitions en plein air en conditions chaudes (température supérieure à 30-35 degrés) pose de réels défis quant à la thermorégulation, l'hydratation et in fine la performance sportive",expliquent des chercheurs de l'Institut national du sport de l'expertise et de la performance (Insep), de l'Institut de recherche biomédicale et d'épidémiologie du sport (Irmes), de Santé publique France et de l'Université de Montpellier.

"Ces conditions peuvent, dans les cas extrêmes, avoir des conséquences dramatiques si l'intensité et/ou la durée d'exercice est maintenue", ajoutent-ils.

Le réchauffement climatique conjugué à l'engouement pour les activités sportives en plein air nécessitent d'autant plus de se pencher sur la question.

"Lorsqu'elle est possible, une exposition répétée à un stress thermique (par exemple, 60 à 90 minutes à 35-40°C et 40% d'humidité relative) pendant 7 à 14 jours permet à l'organisme de s'acclimater à la chaleur", relèvent les chercheurs.

C'est pour cette raison qu'avant les Jeux de Tokyo à l'été 2021, des athlètes s'étaient astreints à des séances d'entraînement dans ces conditions spécifiques pour s'adapter aux températures élevées et à l'humidité.

Mais pour les sportifs amateurs, quand il fait trop chaud, mieux vaut "remplacer par des séances en salle", si l'air y est frais, et programmer ses sorties "aux heures les plus fraîches". Ainsi, les départs de marathon sont parfois avancés.

"L'hydratation tient également un rôle essentiel pour compenser les pertes hydriques (sueur, dont la quantité augmente en environnement chaud) qui permettent de dissiper l'excès de chaleur produit par les muscles", souligne cette étude. "De nombreux facteurs individuels comme la morphologie, l'équipement sportif, le cycle menstruel, interfèrent avec la thermorégulation et augmentent les risques de coup de chaleur, événement potentiellement létal résultant de la somme de vulnérabilités et de contraintes thermiques non équilibrées", rappellent-ils.

"Si les athlètes de haut niveau tolèrent mieux le stress thermique que les amateurs, les recommandations restent identiques, avec des moyens matériels et humains différents, et portent alors sur l'adaptation de l'activité physique et sportive, moins intense, en modifiant les horaires et lieux de pratique", écrivent-ils, préconisant aussi d'augmenter les périodes de récupération, de ne pas pratiquer deux jours de suite, ou encore de veiller à un apport supplémentaire en sels minéraux.