"Activité record" en 2023 pour Bpifrance, banque publique des entrepreneurs

Réindustrialisation, décarbonation, créations d'entreprises dans les quartiers: la banque publique d'investissement Bpifrance a connu une "activité record" en 2023, au service des entrepreneurs français, selon son rapport d'activité publié jeudi.

La banque, créée en 2013, a investi 63 milliards d'euros dans le financement de l'économie l'an dernier, soit une hausse de 19% sur un an. Le montant des crédits accordés "en soutien aux entreprises" a atteint quant à lui un "niveau historique", à 18,7 milliards d'euros (+7,7%).

En revanche, le bénéfice net estimé recule à 1,1 milliard d'euros, contre 1,5 milliard en 2022. La banque évoque dans un communiqué "un contexte de marché moins favorable".

L'activité a en grande partie concerné l'industrie, pour laquelle elle a multiplié les actions.

Regarder sur un tableau la farandole des "faits marquants" relevés par Bpifrance pour 2023 résume la variété qui fait d'elle un écosystème sans grand équivalent.

Entre un classement Pitchbook de premier investisseur européen en capital-investissement par le nombre d'opérations, l'an dernier, et un investissement dans la jeune et prometteuse société Mistral AI (intelligence artificielle), ces "faits marquants" comprennent aussi 1,5 milliard d'euros pour le plan French Touch de soutien aux industries culturelles et créatives, un programme "Entrepreneuriat Quartiers 2030", visant à faire émerger 100.000 entrepreneurs des quartiers en difficulté dans les cinq ans, ou le lancement d'un label "Coq Créa" incarnant la communauté des créateurs d'entreprises.

Bpifrance souligne aussi avoir lancé 400 "événements", souvent sous forme de rencontres entre entrepreneurs en 2023. "C'est une banque-catalyseur", qui "fédère et contamine" pour répandre le goût d'entreprendre, a résumé devant la presse le directeur général Nicolas Dufourcq.

Ces rencontres où "on monte sur scène, on boit un verre ensuite", sont importantes selon lui: "plus il y a du digital, plus il faut du physique", a-t-il résumé.

Cela consiste aussi à mettre des jeunes dans des bus au logo de la banque pour une opération "Prenez le bus" destinée à leur faire découvrir des usines ou à lancer "un porte-à-porte de masse" auprès de 20.000 entreprises industrielles pour les inciter à accélérer leur décarbonation, un programme à 7 milliards d'euros contre 6 en 2022.

- "Boîte à outils"

Pour cette année marquant son dixième anniversaire, "Bpifrance a joué pleinement son rôle de banque au service des entrepreneurs", a souligné M. Dufourcq.

Bpifrance se félicite également d'un nouveau record de l'activité de soutien à l'innovation avec l'accélération du déploiement du plan en faveur de l'industrie France 2030, qui a permis un doublement des financements accordés, à 9,42 milliards d'euros (+110%, et plus de sept fois le niveau de 2019).

L'activité de garanties de prêt à augmenté de 5% à 8,65 milliards d'euros, en faveur de 63.301 entreprises.

Les investissements en capital-développement s'élèvent à 1,7 milliards d'euros dans plus de 200 entreprises. La rotation du portefeuille "maintient sa bonne dynamique", avec un milliard d'euros de cessions.

L'activité export a pour sa part gardé "un niveau soutenu" avec 22 milliards d'euros déployés.

Le rapport d'activité souligne la "dynamique accrue" de l'accompagnement et du conseil, et "une forte mobilisation des actions de soutien à la création d'entreprises".

La banque a également lancé l'an dernier un fonds ouvert aux particuliers souhaitant investir dans les PME. "Le Français qui confie son épargne à Bpifrance a environ 50 ans et gagne (pour la moitié d'entre eux, NDLR) moins de 55.000 euros par an: c'est vraiment populaire, c'est ce qu'on a voulu", a avancé M. Dufourcq.

Il faut, a-t-il dit, "que les gens aient conscience qu'il y a maintenant, +un service public de la création d'entreprise+. Celui qui veut se lancer sera accompagné, il y a la boîte à outils, le coach, tout l'environnement, les incubateurs, les accélérateurs..."

Pour lui, il n'est ainsi "pas possible de dire que c'est compliqué de créer sa boîte en France".