Accords de libre-échange: Canfin appelle à être "pragmatique", au cas par cas

Le président de la commission environnement du Parlement européen, Pascal Canfin (Renaissance), a appelé jeudi à regarder les accords de libre-échange négociés par l'UE avec "pragmatisme", distinguant le Mercosur de la Nouvelle-Zélande, alors que de nombreuses voix à droite et à gauche appellent à un moratoire.

"Ce qui est une posture idéologique, ce serait de dire oui à n'importe quel accord commercial ou non à n'importe quel accord commercial", a jugé l'eurodéputé sur Franceinfo.

"L'accord Mercosur ne respecte aucune des clauses que nous nous sommes fixées sur le climat et la biodiversité et, compte tenu de la puissance agricole du Brésil et de l'Argentine notamment, c'est un accord qui déstabilise nos filières agricoles. Donc on n'en veut pas", a-t-il expliqué.

A l'inverse, "sur l'accord avec la Nouvelle-Zélande (ratifié fin novembre par l'UE), il y a une clause spécifique sur le changement climatique qui est très importante. C'est le premier accord commercial au monde qui intègre l'accord de Paris sur le climat dans les règles du jeu. Si une des deux zones ne respecte pas l'accord de Paris sur le climat, alors les exonérations douanières tombent", a-t-il détaillé.

"Il y a des analyses qui ont été faites à la demande des écologistes qui montraient que finalement, l'impact de cet accord sur le transport était beaucoup plus faible que prévu", a-t-il plaidé.

"Un accord, c'est une négociation. Quand on a un meilleur accord, on a tendance à le soutenir. Quand on a mauvais accord, on ne soutient pas. C'est très pragmatique", a-t-il insisté.

Sur le Mercosur, la France est dans "un rapport de force" au sein de l'UE car "l'immense majorité des autres gouvernements y sont favorables, y compris dans le camp de nos opposants politiques, qu'ils soient les socialistes espagnols, que ce soit la droite nordique".

"La France a, dans cette négociation, parfois été toute seule à bloquer. Et pour l'instant, ça tient (...) On a réussi à gagner cette bataille", s'est-il réjoui.

"L'idée, c'est de faire en sorte que l'accord devienne acceptable. Et tant qu'il n'est pas acceptable, on dit non", a-t-il résumé.