L'abandon du projet de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes constitue un "coup de grisou pour le Grand Ouest", a déclaré jeudi le directeur du syndicat mixte aéroportuaire du Grand Ouest (SMA), ajoutant qu'"on se rendra compte avec le temps que c'était une erreur".
"C'est surtout pour nous la défaite de l'aménagement du territoire et de la décentralisation", a ajouté Marc Bouchery, directeur du SMA qui rassemble les collectivités locales finançant le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, au cours d'un débat avec Françoise Verchère, co-présidente du Collectif des élu-e-s doutant de la pertinence de l'Aéroport de Notre-Dame-des-Landes (CEDPA), organisé par l'Association des journalistes de la presse aéronautique (AJPAE) à Bouguenais (Loire-Atlantique).
"Nous avons été extrêmement soulagés d'entendre un discours clair, parfaitement carré et raisonnable", a déclaré pour sa part Mme Verchère, au lendemain de l'annonce par le Premier ministre Edouard Philippe de l'abandon du projet.
L'alternative retenue est d'aménager l'actuel aéroport Nantes-Atlantique, qui sera "modernisé" et dont la piste devra être prolongée.
"On se rendra compte avec le temps que c'était une erreur de renoncer", a estimé M. Bouchery en évoquant "les nuisances sonores très fortes" de l'aéroport de Nantes-Atlantique "avec une piste en alignement du centre-ville".
"Le trafic de Nantes-Atlantique a atteint 5,5 millions de passagers en 2017 et on atteindra 6 millions en 2018 alors que les médiateurs parlent de 6 millions de passagers à l'horizon 2025", a-t-il ajouté.
"L'aéroport de Rennes n'est pas en mesure de répondre aux demandes de capacité du Grand Ouest, c'est 700.000 passagers avec une saturation estimée autour de 2 millions de passagers, c'est-à-dire dans 13-15 ans" et "ses capacités d'extension sont également très limitées", a-t-il ajouté.