Abandon du projet d'extension de Roissy: réactions syndicales

Réactions syndicales jeudi, après que le gouvernement a annoncé l'abandon du projet d'extension de l'aéroport international de Roissy-Charles-de-Gaulle, via la construction d'un quatrième terminal:

Pour la CGT d'Aéroports de Paris (ADP), "cette annonce vient confirmer le rôle stratégique d'ADP, que ce soit dans l'aménagement du territoire, les échanges internationaux ou les enjeux environnementaux". "Sur ce principe, le gouvernement doit aussi abandonner tout projet de privatisation d'ADP", ajoute le syndicat.

En outre, estime la CGT, "cette décision balaye le projet antisocial de la direction d'ADP qui, sous prétexte de besoins d'investissements pour le Terminal 4, s'attaque aux rémunérations et à l'emploi". Dans "le nouveau projet" qui lui est demandé, "ADP devra prendre en compte les besoins environnementaux et sociaux", juge la CGT, qui soutiendra "un projet alternatif permettant la préservation de l'environnement, la création d'emplois, le développement des compétences et le partage des richesses pour les territoires et leurs populations".

L'Unsa ADP note de son côté que l'abandon du projet "impacte directement une centaine d'emplois au sein d'Aéroports de Paris Ingénierie", dans un "contexte déjà très complexe" pour ADP, avec chômage partiel, "fermeture de nombreux terminaux" et suppressions d'emplois.

Mais le syndicat voit aussi dans cet abandon "une nouvelle opportunité" pour le groupe et la "perspective" de nouveaux "aménagements contributifs à la transition énergétique". Le nouveau projet devra tenir compte "des critiques des associations de riverains, des élus, ainsi que des salariés" d'ADP, souhaite l'Unsa, en invitant "les motoristes et constructeurs d'avions à travailler sur des modèles d'aéronefs à faible nuisance sonore et moindre impact sur l'environnement".

La fédération FO de l'équipement, de l'environnement, des transports et des services (Feets-FO) critique "l'amateurisme" du gouvernement et refuse que le transport aérien soit "le bouc émissaire d'une problématique écologique mondiale et multisectorielle".

S'"il y a urgence à mettre en place des actions pour une transition écologique concrète", admet-elle, "l'avenir du transport aérien ne peut pas se jouer sur un énième +coup de com'+" et "le trafic aérien repartira inévitablement". La France "ne peut pas se priver du développement d'un secteur fleuron de l'industrie française et de la création d'emplois qui en découlera", juge-t-elle.

Et "le rejet du transport aérien sur notre territoire aura inéluctablement pour conséquence de reporter ce trafic vers d'autres aéroports et d'autres pays moins soucieux de la préservation de l'environnement", craint la Feets-FO.

er/cel/pb