L'ancien Premier ministre et maire de Nantes Jean-Marc Ayrault a estimé vendredi que l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes est "une décision opportuniste, une décision tactique mais pas une décision qui prépare l'avenir".
"Je ne crois pas qu'ils (gouvernement, ndrl) hésitaient, il y a une forme de mise en scène de communication", a déclaré à l'AFP M. Ayrault, qui a longtemps été l'un des fers de lance du projet de transfert de l'aéroport de Nantes-Atlantique à Notre-Dame-des-Landes.
"Ca commence par un rapport qu'on commande à des médiateurs, qui en réalité avaient une commande, de faire croire qu'il y avait deux solutions équivalentes. Mais en réalité, on est en train de constater qu'il n'y a pas deux solutions équivalentes. Il y avait une solution qui a été abandonnée mais il n'y a pas de solution de remplacement, il n'y a pas de plan B", affirme-t-il.
Selon l'ex-Premier ministre, "les zadistes ont gagné". "L'Etat de droit, le vote démocratique, ça n'a servi à rien".
Rebaptisé "Ayraultport" par les détracteurs du projet, M. Ayrault estime qu"on a reculé devant eux (les zadistes, ndlr)". "Je pense que c'est, pour le gouvernement, une sorte de lâche soulagement d'avoir réglé ce problème".
"Dans une société où on doute du fonctionnement de la démocratie, est-ce que c'est une bonne solution du point de vue politique sur le fond? Parce que ça va faire jurisprudence. Ceux qui ont gagné cette bataille vont se dire qu'ils vont en gagner d'autres", juge-t-il.
L'ex-maire PS s'interroge sur "les solutions pour régler les problèmes du survol de Nantes, de l'augmentation très très forte du trafic qui va continuer de progresser? Qu'est-ce qu'on fait pour l'Ouest? Qu'est ce qu'on fait pour la métropole nantaise, qu'est-ce qu'on fait pour la métropole rennaise?"
Pour M. Ayrault, il y a urgence: "Dire qu'on va agrandir Rennes, qu'on va agrandir Brest, ce n'est pas très sérieux".