295 postes menacés au Havre: un appel lancé à Edouard Philippe

Une pétition qui a rassemblé 1.485 signatures en trois jours demande à Edouard Philippe "d'intervenir" contre la suppression de 295 postes dans une usine Siemens au Havre, a constaté mercredi l'AFP.

"Nous demandons aux pouvoirs publics et à M. Edouard Philippe (maire du Havre et ancien Premier ministre, ndlr) d'intervenir sans délai pour obtenir de la direction de Siemens (...) l'arrêt immédiat des procédures de licenciement et de trouver une solution alternative afin de préparer la reconversion du site", selon le texte de la pétition diffusé par le site internet change.org.

Siemens Energy France avait annoncé le 1er septembre la suppression de "quelque 300 postes" sur 560 au Havre via la fermeture d'une unité de fabrication de compresseurs pour l'industrie pétrolière de marque Dresser Rand.

Interrogé par l'AFP, Pascal Nicod, secrétaire CGT du CSE de l'usine, a précisé que le syndicat ne signait pas cette pétition car il ne connaissait pas son initiateur.

A ce stade, il est question d'un PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) présenté le 1er septembre avec 295 suppressions de poste sur 560 mais pas de licenciements, a-t-il ajouté.

Le 1er septembre Siemens avait précisé que les salariés de l'unité qui va fermer seraient en partie redéployés sur l'usine d'éoliennes annoncée au Havre.

Siemens a promis d'ouvrir fin 2021 ou début 2022 une usine d'éoliennes (pales et assemblage de nacelles) au Havre qui doit générer 750 emplois directs et indirects.

Pour les signataires de la pétition, "ce n'est pas aux salariés de payer pour la restructuration du secteur gaz et pétrole. Les bénéfices colossaux engrangés par les actionnaires et hauts dirigeants de ces entreprises depuis des décennies doivent pourvoir à la nécessaire transition énergétique".

Interrogé par l'AFP, l'entourage du maire du Havre a rappelé qu'Edouard Philippe avait reçu lundi les syndicats de l'usine et renvoyé vers les déclarations des salariés à la presse locale à l'issue de cette rencontre.

"On pouvait s'en douter, Édouard Philippe n'a pas fait la promesse de sauver l'usine. Mais (...) il s'est engagé à rencontrer la direction de Siemens Energy France pour relayer notre façon de présenter la situation", avait déclaré M. Nicod dans Paris-Normandie.

"Le marché du pétrole est volatile et imprévisible, et Dresser Rand rencontre des difficultés en France depuis plusieurs années", avait souligné le président de Siemens Energy France, Samuel Morillon le 1er septembre.

"L'énergie fossile, c'est loin d'être mort", a de son côté dit M. Nicod à l'AFP. Selon lui Siemens veut "délocaliser" du Havre vers Duisbourg (Allemagne) et Olean (Etats-Unis).

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