Quels moyens pour protéger nos données personnelles ?
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Contrôler nos données personnelles ou les vendre ?

C'est le sujet numérique du moment, la « data » est partout, elle a de la valeur et les géants du web ne se privent pas de l'exploiter quand il s'agit de mieux nous connaître, et donc, de mieux nous vendre. 

La tribune récemment publiée dans l'édition datée du 6 février du journal Le Monde (réservée aux abonnés) défend l'idée selon laquelle chacun d'entre nous devrait pouvoir monnayer ses données personnelles.

Pour les signataires (parmi lesquels l'écrivain Alexandre Jardin, le député LRM Bruno Bonnell ou le philosophe Gaspard Koenig) « il ne s'agit pas de marchandiser ses données, (..) mais de rendre aux citoyens une valeur aujourd'hui capturée par Apple, Facebook, Amazon et Microsoft et leurs milliers de disciples. »

Un projet de loi en discussion

Une prise de position qui intervient en plein débat à l'Assemblée Nationale sur un projet de loi relatif à la protection des données personnelles qui s'inscrit dans la continuité du droit européen. Il s'agit, dans les grandes lignes, de placer l'âge de la majorité numérique à 15 ans, de modifier le système de contrôle des entreprises et de créer un droit à l'information des citoyens en matière pénale.

Nos données nous appartiennent

C'est bien le coeur du sujet. Jusqu'à preuve du contraire c'est nous, et nous seuls, qui acceptons ou non de communiquer des informations qui nous concernent et d'autoriser des opérateurs à s'en servir à des fins commerciales.  Nous avons voulu faire réagir l'économiste Jean Haëntjens, auteur d'un ouvrage à paraître bientôt sur la data, sur la tribune publiée dans Le Monde.

Personne n'est obligé de laisser filer ses données

« A mon avis, il faut faire un choix : on ne peut pas défendre à la fois un principe éthique et viser un objectif financier.

Le principe éthique, c'est l'idée que l'exploitation commerciale de données personnelles est un viol de la vie privée, et que cette vie privée doit être protégée. C'est l’objectif visé par la réglementation européenne sur la protection des données qui rentrera en vigueur en mai 2018.

L’objectif financier, c'est l'idée que puisqu'on est violé, il faut essayer d’en tirer quelque chose : c'est passer du statut de violé à celui de prostitué consentant. C'est accepter une domination. En fait, personne n’est obligé de « laisser filer ses données », de raconter sa vie sur Facebook, ou de confier ses recherches à Google. Il est très facile d’ « appauvrir » ses traces et de leur retirer une bonne part de leur valeur marchande. »

Les citoyens en capacité d'agir

Le niveau citoyen est sans doute le mieux placé pour reprendre le contrôle de ses données personnelles. Il y a fort à parier qu'une politique éducative ambitieuse en la matière permettrait de préparer les jeunes internautes à faire évoluer les pratiques des géants du web.

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