Sur l'horloge de l'apocalypse, minuit représente la fin du monde.
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ID décrypte

Qu'est-ce que l'horloge de l'apocalypse qui prédit la fin du monde ?

Les scientifiques de l’université de Chicago ont révélé ce 23 janvier que l’humanité se rapproche de 10 secondes de la fin du monde, en avançant l’heure de "l’horloge de l’apocalypse". Explications.

Moins de deux minutes avant la fin du monde. En 1945, à Chicago, Albert Einstein et les scientifiques qui ont travaillé sur la bombe atomique avec lui fondent le Bulletin of the Atomic Scientists. Le média a pour but de sensibiliser le public comme les scientifiques sur les dangers du nucléaire. Deux ans plus tard, en 1947, le Bulletin conceptualise "l’horloge de l’apocalypse", où minuit représente la fin du monde, et l’aiguille s’approche ou se recule de cette heure fatidique selon les risques qu’encourt l’humanité. "C’est une métaphore, un rappel des périls auxquels nous devons faire face si nous voulons survivre sur cette planète", détaillent les chercheurs sur leur site.

Chaque année, l'heure est revue à la hausse ou à la baisse. En 1947, l’aiguille pointait minuit moins 7 minutes, dans un contexte de forte tension liée au début de la guerre froide entre les États-Unis et l’URSS. À partir de 2007, le comité scientifique du Bulletin, dont une dizaine de prix Nobel, décide d’inclure dans ses estimations les risques environnementaux et technologiques, et plus seulement la menace nucléaire, soit tous les dangers d’origine humaine. Depuis 2020 et la crise du COVID, l’horloge était bloquée sur minuit moins 100 secondes. Ce 23 janvier 2023, le comité annonce que l’humanité est à 90 secondes de la fin du monde, "une période de danger sans précédent", puisque l’horloge n’a jamais été si proche de minuit depuis sa création.

Bilan d'une année tragique

Les membres du Bulletin of the Atomic Scientists basent leurs estimations sur l’état des risques durant l’année écoulée. Chaque réévaluation de l’horloge présente le bilan d’une année de victoires ou de défaites pour la protection de l’humanité.

2022 a été particulièrement marquée par la guerre en Ukraine et ses conséquences. Non seulement la menace d’une guerre nucléaire, mais aussi ses implications environnementales. D’abord dans les énergies, au lieu de diminuer les dépenses, "les pays dépendant du pétrole et du gaz russes ont accru leurs investissements dans le gaz naturel", rappelle Rachel Bronson, présidente et directrice du Bulletin of the Atomic Scientists. Du fait de la guerre, la coopération internationale sur les questions environnementales semble de même fragilisée : 

Pour faire face au changement climatique, il faut avoir foi dans les institutions de gouvernance multilatérale. La fissure géopolitique ouverte par l’invasion de l’Ukraine a affaibli la volonté mondiale de coopérer". Silvan Kartha, membre du conseil scientifique du Bulletin of the Atomic Scientists

Les nombreux évènements climatiques de l’année justifie enfin pour les scientifiques le rapprochement de 10 secondes vers la fin du monde : émissions records de dioxyde de carbone, inondations, sécheresses, incendies, canicules sur tous les continents... Le constat est implacable : "non seulement les conditions météorologiques extrêmes ont continué de sévir dans diverses régions du globe, mais elles ont été attribuées de manière plus évidente au changement climatique".

Faire reculer l'aiguille

Le but de l’horloge de l’apocalypse n’est pourtant pas de condamner l’humanité en énumérant les échecs et les drames de l’année écoulée. Son utilité première est “de livrer au public, aux décideurs, et aux scientifiques les informations nécessaires pour réduire les menaces d’origine humaine sur notre existence", déclarent ses créateurs. "Parce que l’homme les a créées [ces menaces], nous pouvons les contrôler".

L’horloge salue d’ailleurs aussi les victoires de l’humanité. En 1991, avec la chute de l’URSS et la désescalade nucléaire qui l’a précédée, l’horloge de l’apocalypse a reculé jusqu’à minuit moins 17 minutes, son record. De même, elle a reculé d’une minute en 2010, passant de 23 h 55 à 23 h 54 à la faveur de la COP 15 de Copenhague pour le climat. Dans le rapport de cette année, les scientifiques saluent tout de même le développement des énergies renouvelables et les tentatives de coopérations internationales pour l'environnement. Il reste encore un an pour retarder la fin du monde.

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