La période des achats de fin d'année peut aussi être l'occasion de consommer autrement.
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Consommation responsable : "Avant d’acheter, il faut se poser les bonnes questions”

Black Friday, Noël...ces temps forts sont autant de nouvelles occasions de consommer. Et si cette année, on profitait de ces différents événements pour réduire la voilure et repenser nos modes de consommation ? Chef du service consommation responsable à l’ADEME, Pierre Galio revient sur les alternatives à développer et livre quelques conseils pour aider le consommateur à se tourner vers davantage de sobriété. 

Malgré une évolution des pratiques, la consommation des Français ne cesse d’augmenter. Depuis les années 60, celle-ci a même quadruplé. Cette frénésie d’achats n’est pas sans conséquence sur l’environnement. A titre d’exemple, 8 millions de tonnes de plastique finissent chaque année dans les océans. Un chiffre qui donne le tournis et qui ne reflète pourtant qu’une partie de l’impact de nos modes de consommation sur l’environnement. En plus de polluer, la fabrication de nouveaux produits entraîne un épuisement des ressources et des matières premières ainsi qu’une augmentation des émissions de gaz à effet de serre, contribuant au réchauffement climatique. Repenser sa manière de consommer devient donc primordial. Mais par où commencer ? Vers quelles alternatives durables se tourner ? Pour y voir plus clair, l’ADEME (Agence de la Transition écologique) a lancé le site epargnonsnosressources.gouv.fr, une boîte à outils qui accompagne le consommateur dans une démarche de sobriété. Eclairage avec Pierre Galio, chef du service consommation responsable à l’ADEME. 

Les Français sont-ils prêts à changer leurs habitudes de consommation et à se tourner vers la sobriété ? 

D’après le baromètre "Sobriétés et modes de vie", lancé par l’ADEME, pour 41 % des Français la notion de sobriété est connotée positivement, contre 15 % qui lui associent une connotation négative. Il y a une prise de conscience sur la nécessité de repenser sa manière de consommer, en allongeant notamment la durée de vie de ses produits, ce qui permet de repousser la fabrication d’un produit neuf et donc les impacts liés à leur fabrication (épuisement des ressources et des matières premières, émissions de gaz à effet de serre, pollutions...). Malgré tout, il reste encore un grand pas à franchir entre les modes de vie actuels et ce que l’on doit atteindre pour répondre aux différents enjeux environnementaux. 

Quels freins reste-t-il à lever ? 

Nous vivons dans une société où la publicité occupe une place importante. Elle véhicule des milliers de messages pour acheter alors qu’elle pourrait mettre en avant des produits à moindre impact sur l’environnement, ou encore promouvoir des comportements et des représentations qui sont d’intérêt pour la transition écologique. La publicité peut aussi jouer un rôle positif. Ensuite, les entreprises doivent changer leur modèle économique pour aller vers plus d’offres servicielles et sortir d’une logique de volumes. Tout ne dépend pas du consommateur.

On a aussi besoin d’avoir des industriels qui proposent une offre écoresponsable avec des produits facilement réparables - et plus généralement écoconçus."

Enfin, il faut développer un maillage territorial qui permet d’avoir accès facilement à une offre de réemploi et de réparation près de chez soi, avec des coûts accessibles. Le bonus réparation, mis en place par le gouvernement sur les produits électriques, électroniques et les textiles, est une réponse forte. 

Depuis une vingtaine d’années, on observe une forte progression du marché de l’occasion. Est-ce un autre signal fort ? 

Il est vrai que la seconde main se développe pour des raisons environnementales mais aussi économiques. Contrairement au passé, l’achat d’occasion est plutôt bien perçu par les Français. En changeant les imaginaires et les représentations, de plus en plus de consommateurs se tournent vers cette option. Mais pour être efficace, le message de la seconde main doit être complété par un message de sobriété, c’est-à-dire de réduction des volumes. Car si on passe d’une surconsommation de produits neufs à une surconsommation de produits d’occasion, on allonge, certes, la durée de vie des objets mais on reste dans une logique d’accumulation.  

Par où faut-il alors commencer pour consommer responsable ? 

Avant d'acheter, il faut se poser les bonnes questions. Il est important d’évaluer dans un premier temps son besoin réel. A quel besoin je souhaite répondre ? Une fois celui-ci identifié, il faut se demander si je ne peux pas y répondre par un service, une location, un emprunt.

L’idée est d’éviter d’avoir recours au neuf. Si je dois faire l’acquisition d’un bien, il est préférable de penser d’abord à l’occasion."

Ensuite, si cela n’est pas possible et que je dois passer par l’achat d’un objet neuf, il est important de privilégier un produit porteur de labels environnementaux ou d’un indice de réparabilité. 

A l’approche des achats de fin d’année, quels conseils donneriez-vous à nos lecteurs pour résister aux sirènes de la consommation ? 

Il faut se rappeler que la consommation doit être agréable, utile et juste, aussi bien sur le plan environnemental que social. On peut profiter des soldes pour répondre à un besoin, du moment que celui-ci est identifié et réfléchi en amont. Eviter un achat impulsif, c’est aussi lutter contre le gaspillage

En partenariat avec l’ADEME. 

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