Les co-fondatrices et les biscuitiers derrière la marque Kignon.
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Cette biscuiterie valorise les invendus de pain et crée des emplois pour les travailleurs handicapés

Depuis 2021, l'entreprise nantaise Handi-Gaspi propose Kignon, une marque de biscuits fabriqués à partir d’invendus de pain par des travailleurs handicapés. Une recette gagnante qui séduit aujourd’hui de plus en plus de gourmands. 

Elles se définissent comme un trio de "drôles de dames". Ingénieures agro-alimentaires de formation, Alix Guyot, Louise Doulliet et Katia Tardy, sont les co-fondatrices de la biscuiterie nantaise Handi-Gaspi, à l’origine des petits gâteaux Kignon. Leur particularité ? Ils ont été élaborés à partir d’invendus de pains bio par des personnes en situation de handicap. "Tous les biscuits que l’on vend sont fabriqués, conditionnés, préparés et livrés par des travailleurs handicapés", lance Katia Tardy.  

Après avoir débuté dans un atelier provisoire à Nantes en septembre 2021, la jeune pousse s’est installée en mars 2022 dans un Esat (Etablissements et services d’aide par le travail) à Savenay où trente biscuitiers ont été formés. "Après avoir travaillé toutes les trois dans une association qui œuvrait pour l’insertion des personnes handicapées, nous nous sommes rendu compte que les structures comme les Esat étaient en permanence en sous-activité. Nous voulions pallier ce problème”, détaille Katia Tardy.  

Conjuguer inclusion et lutte contre le gaspillage 

Alors que le taux de chômage est deux fois plus élevé chez les personnes en situation de handicap par rapport à la moyenne nationale, l’entreprise Handi-Gaspi apporte sa pierre à l’édifice dans la lutte pour l’inclusion. Mais ce n’est pas tout. En choisissant de valoriser des invendus de pain, la biscuiterie s’engage sur le terrain du gaspillage alimentaire.  

Contrairement aux fruits et aux légumes, il n’y a pas de filière structurée autour du pain. Or, chaque année, ce sont 600 millions de baguettes qui sont perdues, dont 200 millions directement mises à la poubelle dans les boulangeries”, poursuit la co-fondatrice.  

"Qui sauve un pain, sauve un bain” 

Riches de ce constat, les trois entrepreneuses ont décidé de récupérer du pain auprès de grandes chaînes de la boulangerie, en capacité de mutualiser et de centraliser tous les invendus. "Un transporteur les récupère et nous les livre le matin. Notre atelier s’occupe ensuite de les broyer et d’incorporer la chapelure à la pâte à biscuit”, indique-t-elle.

Pas question d’en perdre une miette. Grâce à cette formule, 300 baguettes sont sauvées chaque jour. Cela représente 120 000 baguettes par an, soit l’équivalent de 30 tonnes de pain, et...dix piscines olympiques. Car sauver un pain, c’est aussi réaliser des économies d’eau, rappelle Katia Tardy. "Pour fabriquer une baguette de pain, il faut l’équivalent d’une baignoire remplie d’eau. Comme je dis souvent : qui sauve un pain, sauve un bain”, martèle-t-elle.

Dans les coulisses de la biscuiterie "Handi-Gaspi"

Militant et gourmand 

Si ce message séduit, il ne suffit pas toujours pour lever quelques préjugés tenaces. "Il faut encore rassurer le consommateur sur le fait que ce soit bon. Il y a encore beaucoup d’idées reçues sur le fait que nos biscuits sont fabriqués à partir d’invendus de pain. Certains ont l’impression que l’on va fouiller dans les poubelles. Or, ce n’est pas du tout le cas. Nous voulons montrer que l’on peut faire un acte militant tout en tant gourmand”, défend la co-fondatrice. 

Malgré ces réticences, la marque Kignon continue à gagner de l'ampleur. Distribuée par plus de 400 magasins bio, dont Naturalia, Biocoop, Bio c’ Bon ou encore So Bio, elle est aujourd’hui présente dans tous les TGV et Intercités de France. De nouveaux ateliers doivent également voir le jour aux quatre coins du territoire. La recette handi-gaspi est bien partie pour essaimer. 

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